La ministre des petites et moyennes entreprises, de l’artisanat a invité les congolais, à l’occasion des journées portes ouvertes dédiées au secteur informel, à consommer les produits fabriqués et vendus par les nationaux. Pendant plus de deux semaines, les acteurs du secteur informel ont exposé, au palais des congrès de Brazzaville, plusieurs produits qui ont révélé la créativité des congolais.

 Les produits exposés par les artisans, au cours de ces journées, ont été, entre autres, les denrées alimentaires, les produits cosmétiques, notamment des huiles essentielles, des savons élaborés à base des plantes naturelles ; des meubles fabriqués par des essences rares de bois tirés des grandes forêts du Congo, des habits conçus par les artisans congolais, etc. Après avoir visité les stands des exposants, la ministre des PME, de l’artisanat et du secteur informel n’a pas tari d’éloges. J. Lydia Mikolo a demandé aux congolais de consommer les produits locaux. Car, un travail de transformation est en train de se faire dans l’informel au Congo surtout en cette période où on annonce une grande crise alimentaire dans le monde. 

« Il faut que les congolais découvrent les produits du terroir et les consommer. Ils n’ont pas besoin d’aller chercher ailleurs la bouille, des jus, des biscuits etc. il y a tout ici. On peut tout fabriquer ; on peut tout trouver. Il faut juste que nous apprenions à consommer local. Nous travaillons déjà avec les personnes qui sont dans l’informel pour qu’elles se formalisent et améliorent leurs produits en matière de qualité », a indiqué la ministre des PME. L’enthousiasme de j Lydia Mikolo est à saluer.

 Cependant, le secteur informel congolais se caractérise par une grande précarité des conditions d’activité. Plus de la moitié des unités de production informelles fonctionnent sans local professionnel spécifique et presque de 3,1% des acteurs exercent leur activité à domicile. Les difficultés rencontrées par les acteurs constituent un véritable frein au relèvement du secteur informel.

Les acteurs du secteur informel en général font face à un accès limité aux crédits à cause de leur manque de structures, de formation entrepreneuriale et de leur incapacité à fournir des garanties financières. Une mésentente existe aussi entre les commerçants et certains établissements de microfinances qui leur exigent des cautions avant même d’obtenir le crédit.  De même, la pression fiscale et douanière exercée sur ces secteurs, à travers le niveau de taxation de leurs activités par les services de l’Etat, dépasse parfois leurs chiffres d’affaires.

Ainsi, l’absence de l’Etat sur toute la chaine d’accompagnement des acteurs de ce secteur en est  un goulot d’étranglement.

Orland Alain