Le député de la circonscription unique de Lékana a été condamné par la Haute cour de justice, dans son audience de comparution du 17 mai dernier, à 30 ans des travaux forcés. Ghislain Millet Galibali a également écopé des peines complémentaires de 10 ans d’inéligibilité et d’interdiction de s’inscrire sur les listes électorales. De même, un mandat d’arrêt d’audience a été décerné contre lui. Cette condamnation a été prononcée par le premier président de la Cour suprême, président de la Haute cour de justice, Henry Bouka.

Ghislain Millet Galibali a été reconnu coupable des faits mis à sa charge dans l’affaire « Ministère public – Fonds routier contre lui ». L’élu de Lékana est poursuivi pour faux, usage de faux et escroquerie. En effet, la cour lui reproche de s’être établi un document universitaire, notamment un diplôme d’ingénieur qu’il n’a jamais obtenu, selon Henry Bouka. Par ailleurs, il s’est fait recruter au Fonds routier en qualité d’ingénieur collaborateur le 7 avril 2008. Pendant 14 ans, le prévenu Galibali percevait un salaire mensuel de 615.000 FCFA.
Aussi, après l’enquête de personnalité menée à son égard par les services de contrôle et de l’inspection générale d’Etat, le diplôme d’ingénieur, option ingénierie du développement, du député de Lékana, délivré par le ministère français de l’agriculture, s’est avéré faux. Il est plutôt entaché d’irrégularités. Ce diplôme ne porte aucune mention universitaire. Ces informations ont été confirmées par le directeur général du Fonds routier, Elenga Oba Zingui qui a été entendu au titre de partie civile.
Au cours de cette audience, le directeur général du Fonds routier s’est également constitué partie civile et, par la même occasion, Oba Zinguia a réclamé à la cour le remboursement des sommes mensuelles perçues par le député Galibali au Fonds routier. La cour, après avoir échangé sur les faits et les charges incriminés au prévenu, suivant les réquisitions du procureur de la République général, Gilbert Mouyabi, a adopté l’arrêt de condamnation du député Galibali Ghislain Millet.

« Par ces motifs, statuant publiquement par défaut à l’égard du prévenu, en matière correctionnelle de faux, usage de faux de rituel et requalifiés en usage de faux criminel et escroquerie aux salaires. En premier et dernier ressort, déclare Galibali Ghislain Millet coupable des faits mis à sa charge. En répression, lui faisant application de la loi, lui condamne à la peine de 30 ans des travaux forcés ; prononce contre lui les mesures complémentaires d’inéligibilité pendant 10 ans et d’interdiction de s’inscrire sur les listes électorales pendant la même période de 10 ans. Décerne contre lui mandat d’arrêt à l’audience. Reçois le Fonds routier, en sa constitution de partie civile, la déclare régulière et bien fondée. En conséquence, condamne Galibali Ghislain Millet a lui payé la somme totale de 101.319.705 FCFA », tel est l’arrêt rendu par Henry Bouka, président de la Haute cour de justice.
Ce verdict a été prononcé en l’absence du prévenu Galibali qui s’est soustrait de la justice congolaise. À 51 ans , le député Galibali est mis hors jeu de toutes compétitions électorales. Car, il ne peut exercer ses droits civiques. Au regard cette sentence, une question se pose, comment des services d’Etat aussi compétents comme le Fonds routier peut -il valider un recrutement frauduleux ?
Orland Alain M’