Les pénuries de carburant deviennent aujourd’hui récurrentes et accrues dans les différentes agglomérations du Congo, notamment à Brazzaville et dans la partie nord du pays. Le Sénat qui est l’émanation du peuple a interpellé, ce 08 juin 2022, le gouvernement pour s’expliquer au sujet de ce phénomène.

Au cours de cette séance consacrée à la question d’actualité, le Sénateur Gabriel Nzambila, a posé deux questions au gouvernement. Ces questions étaient liées aux mesures préconisées, en février 2018, par le gouvernement pour résoudre cette pénurie. Le gouvernement avait pris un certain nombre d’engagements devant le Sénat et avait indiqué ce qu’il entendait faire pour mettre fin à cette situation.

  Malheureusement, après plusieurs années, selon le sénateur Gabriel Nzambila, on a le sentiment que les choses n’ont pas évolué, et la situation reste la même. Le phénomène s’amplifie. Brazzaville vit sous le coup des pénuries de carburant. Le développement et l’enracinement du phénomène ‘’ Kadhafi ‘’a souligné le sénateur, évolue en toute impunité dans les villes de la République du Congo.

Le Premier ministre, A . Collinet Makosso, assisté du ministre d’Etat, C. Alphonse Nsilou

 A ces propos, le premier ministre, chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, a expliqué la situation des approvisionnements aux sénateurs. « À ce jour, la situation super carburant s’est stabilisée avec une autonomie moyenne de 14 jours de consommation sur l’ensemble du territoire national. Seule, la situation du carburant aviation ne s’est pas réellement améliorée à Brazzaville, mais les quantités transportées par les wagons et camions citernes pourront améliorer la situation », a précisé Collinet Makosso.

 Par ailleurs, le premier ministre a reconnu les difficultés dans l’approvisionnement du gasoil (GO). Le Go reste insuffisant à Brazzaville et Pointe-Noire, malgré les quantités fournies par la CORAF.

Pour pallier ce phénomène de pénuries en produits pétroliers, Anatole Collinet Makosso a envisagé plusieurs mesures à prendre à court terme. Il s’agit d’évaluer le déficit structurel de la société nationale du pétrole du Congo (SNPC) sur les importations afin de solliciter une subvention de l’Etat ; de rendre obligatoire la constitution des stocks utiles de 15 jours minimum. Le gouvernement préconise également d’évaluer les capacités de stocks de la société congolaise de la logistique et (SCLOG)et de répertorier les stockages aux normes en dehors de ceux de la SCLOG pour constituer des stocks outillés en priorité de sécurité et stratégiques. Il s’agit en effet de diversifier les sources d’approvisionnement complémentaires du pays en produits pétroliers finis pour répondre à la demande des consommateurs. C’est dans cette perspective que Le premier ministre a envisagé de privilégier la livraison de Mont Nkossa à la CORAF afin d’augmenter la production des produits blancs. Des actions fortes seront aussi menées pour lutter contre les comportements déviants des stations-services, notamment en créant un numéro vert. Un programme d’importations sera élaboré pour préparer l’arrêt métal de la CORAF et de rendre effectif le fonctionnement du fonds de stabilité des produits pétroliers.

De même, le président du Sénat qui a dirigé cette séance de questions d’actualité a pris acte de ces mesures. Pierre Ngolo a invité par la suite le gouvernement à trouver les solutions qui conviennent à éradiquer ce phénomène de pénurie. « Nous saluons cette initiative prise par le gouvernement pour régler la question des pénuries de carburant et ; nous souhaitons qu’il fasse tout pour que demain cette annonce produise effectivement des effets », a martelé le Président du Sénat.

Orland alain M’BADINGA.