Par Orland Alain M’BADINGA
Dans le but de sensibiliser les populations sur la corruption qui gangrène les affaires publiques et les administrations africaines, l’Afrique célèbre ce 11 juillet la 6ème édition de la journée africaine de lutte contre ce fléau. Un accent particulier a été mis, cette année, sur la gestion transparente des fonds de lutte contre la Covid-19. Prélude à cette journée, le président de la Haute autorité de lutte contre la corruption (HALC) de la République du Congo a rendu publique une déclaration.
Dans cette déclaration, Emmanuel Ollita Ondongo a souligné les avances juridiques de son institution et le manque de transparence dans la gestion des fonds alloués pour lutter contre la pandémie à Covid-19. Pour permettre à l’Afrique de mettre en place des plans de lutte contre la pandémie, la communauté internationale et les partenaires au développement ont mobilisé, au début de l’apparition de la maladie, des ressources, voire annulé des dettes de certains Etats.
La Banque mondiale a, par exemple, engagé plus de 157 milliards de dollar de financement afin de remédier aux répercussions de la pandémie. Sur ce montant, plus de 39 milliards de dollar ont affectés aux pays africains pour renforcer les systèmes et services de santé, mettre en place les filets de protection sociale et atténuer les conséquences économiques de la crise. Malheureusement, les détournements d’utilisation de ces fonds ont vite fait surface.
De même, La corruption qui touche au quotidien la population, n’a pas été en reste. Elle s’est plutôt développée par la pratique des pots de vin, des passes droits pour contourner les couvre-feux, les barrages routiers érigés pendant les périodes de confinement et les quarantaines obligations ; des mesures mises en place pour ralentir la propagation du virus. Ces pratiques négatives ont, à n’en point douter, privé, selon le président de HALC, certains pays, des ressources au moment où ils en avaient le plus besoin.
La célébration de cette journée à travers toute l’Afrique permet, a précisé le président de l’HALC, de conscientiser les peuples africains sur la manière dont la corruption gangrène la gestion des affaires publiques. Elle offre, à cet effet, une opportunité aux différentes instances et institutions de lutte contre la corruption d’intensifier des efforts dans la sensibilisation et la lutte contre les multiples facettes de fléau. Le thème retenu pour célébrer cette journée est : « Stratégies et mécanismes pour la gestion transparente des fonds de lutte contre le covid-19 »
Le Congo qui s’est conformé aux dispositions de la convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, a adopté en 2019, la loi n°3-2019 créant la Haute autorité de lutte contre la corruption. Et récemment, il a approuvé la loi n°9 du 11 mars 2022 portant prévention et lutte contre la corruption et les infractions assimilées.
Ces avancées juridiques témoignent, d’après Emmanuel Ollita, la preuve de l’engagement du Congo à lutter contre la corruption dans ses divers aspects, notamment la concussion, le détournement des deniers publics, la fraude, et les infractions assimilées. Cet engagement a permis au pays de gagner trois places au classement de l’Indice de perception de la corruption de Transparency International. Aussi, le Congo est-il passé de la 165ème place, sur 180 pays au niveau mondial, à la 162ème place en 2021.