Par Orland Alain M’BADINGA
Le Sénat a adopté en deuxième lecture le projet de loi portant création de l’Agence de développement de l’économie numérique. L’Agence est un établissement public administratif doté d’une personnalité juridique et de l’autonomie financière.
Elle a pour mission de promouvoir et de vulgariser l’utilisation des technologies de l’information et de la communication ; de participer à la lutte contre toutes les formes de cybercriminalité, ainsi que de promouvoir des politiques de formation et de recherche adaptées aux besoins du numérique. Elle s’en chargera également de promouvoir le développement des technopôles et d’incubateurs d’entreprises du numérique et, de favoriser une gouvernance des systèmes d’information de l’Etat. Elle aura aussi la gestion technique du portail web officiel du gouvernement et de l’identité numérique du Congo. Ce projet de loi a été défendu par le ministre des postes, des télécommunications et de l’économie numérique, Léon Juste IBOMBO.
L’économie numérique constitue désormais un outil incontournable à l’innovation, à la compétitivité, à la création d’emplois. Elle est devenue ainsi un maillon essentiel de diversification de l’économie au XXIe siècle. Les pays qui ont compris l’importance de cette ressource n’hésitent pas à s’y investir. La République du Congo qui, selon le ministre Juste IBOMBO, a placé la transformation digitale au centre de sa politique de développement, n’entend pas rester en marge de cette révolution. C’est dans cette optique que s’inscrit la création de l’Agence de développement de l’économie numérique.
Dans le traitement de cette affaire, les sénateurs ont interpellé le ministre sur la question de la formation des jeunes et le renforcement des capacités des cadres. Parce que, disent-ils, il s’agit de maitriser des techniques et de permettre au Congo d’assurer progressivement son indépendance économique. Or, en République du Congo, le secteur du numérique, à l’instar de l’espace économique national, est dominé par les expatriés. Il suffit de se rendre sur l’Avenue de la paix à Moungali et à Poto-poto pour remarquer leur affluence. Les quelques jeunes et étudiants congolais qui ont pu poursuivre les études en télécommunications à l’extérieur, notamment en Chine et en France, sont en chômage, voire sans encadrement de la part des pouvoirs publics.
« Nous n’utilisons pas notre ressource nationale au moment où il faut. On recourt plus à l’expertise extérieure ; et cela coûte plus cher. Comment obtenir un privé capable de réaliser notre indépendance économique, s’il n’est pas encadré, encouragé et bien choisi ? », s’est interrogé le Sénateur Bouka boniface. A ce sujet, le gouvernement doit, selon le Sénateur, créer des conditions pour que les jeunes informaticiens congolais puissent exercer leurs activités de manière privée et sereine. Il doit également les encourager. Parce qu’il ne suffit pas de former 50 jeunes pour recruter 5 puis laisser 45 dans la rue.
Pour le ministre, la question de la formation est une préoccupation majeure de son département. « Le gouvernement travaille déjà pour renforcer les capacités des cadres et étudiants. Les jeunes cadres qui sont formés dans le secteur du numérique sont très dynamiques. Nous allons poursuivre cette expérience pour qu’au niveau du secteur qu’il ait beaucoup plus des jeunes congolais qui puissent accéder à ces formations. En outre, il mettra en place des mécanismes institutionnels d’accompagnement afin de renverser la tendance, surtout avec l’adoption du projet de loi sur les Startups du numérique », a -t-il conclu.