Par Orland Alain
Le Premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), Pascal Tsaty-Mabiala, a animé ce 13 décembre 2022 à Brazzaville, une conférence de presse. Devant les chevaliers de la plume et du micro, le Chef de fil de l’opposition a été très critique à l’adresse du chef de l’Etat, prononcée le 28 novembre dernier, à l’occasion de la commémoration de la journée de la République.
Le Premier secrétaire de l’UPADS a déploré, sur la modernisation du pays, le gâchis des finances publiques dans certaines réalisations coûteuses à faible impact sur le développement, qui apparaissent comme des investissements de prestige pour le pouvoir. En 64 ans d’existence en tant que République, selon le chef de fil de l’opposition, le progrès réalisé au Congo reste mitigé. Les avancées constatées au cours de ces deux dernières décennies posent le problème de la qualité des infrastructures, mais surtout de leur financement. Ces travaux qui sont réalisés essentiellement par emprunt placent le Congo sous tutelle des puissances étrangères, notamment de la Chine. Ainsi, le progrès réalisé actuellement dans le domaine des infrastructures se devrai-t-il, selon Pascal Tsaty – Mabiala, d’être relativisé par rapport au travail gigantesque accompli par le Président Alphonse Massamba-Débat entre 1963 et 1968.
« En cinq ans d’exercice du pouvoir, le Président Massamba-Débat a réussi l’exploit de doter le Congo d’un tissu industriel performant composé à la fois d’entreprises publiques et mixtes, ainsi que des projets porteurs dans plusieurs secteurs qui ont fait la fierté de notre pays, le plaçant en tête de l’espace de l’Union Douanière des Etats de l’Afrique Centrale (UDEAC). Ce travail titanesque a été réalisé sur fonds propres, avec pour principale ressource le bois, et dont le budget annuel ne dépassait pas 19 milliards de francs CFA. À cette époque, le Congo était un pays à revenu intermédiaire selon le classement de la Banque mondiale qui s’effectue en fonction du revenu national brut par habitant. Avec le peu que nous avions, sans pétrole, nous avons fait beaucoup plus, de sorte que les congolais aujourd’hui sont en droit d’en demander bien davantage du gouvernement actuel », a indiqué le Premier secrétaire de l’UPADS.
En reconnaissant les efforts déployés par le gouvernement dans la construction des infrastructures nécessaires pour booster le développement du Congo, Pascal Tsaty – Mabiala s’est aussi interrogé sur l’opportunité des certaines réalisations dispendieuses à faible impact sur le développement. Il s’agit des constructions tous azimuts des stades dans les Départements où il n’existe aucune ligue de sport, des aéroports dont le trafic aérien ne peut en justifier la nécessité, ou encore des palais présidentiels dans les chefs-lieux de Départements où le Président de la République ne s’y séjourne tout au plus qu’une fois tous les cinq ans.
Devant ce gâchis, l’UPADS exige la réalisation d’un audit de tous les projets relevant de la délégation générale aux Grands Travaux, exécutés ou en voie d’achèvement, ou encore abandonnés. De même, elle suggère une meilleure gestion des logements sociaux auxquels la classe moyenne au Congo ne peut accéder en raison des coûts prohibitifs. La délégation générale aux Grands travaux est organisme administratif et technique chargé de la passation et de l’exécution des contrats de marché public de l’Etat et des autres personnes morales de droit public ou privé.