Les sénateurs ont été sensibilisés, le 06 juin 2023 au palais du Parlement, au processus du mécanisme africain d’évaluation des pairs (MAEP). Cette structure panafricaine est un instrument d’autoévaluation volontaire de la performance des Etats membres en matière de gouvernance.
La performance et les progrès à réaliser sont évalués dans quatre domaines thématiques à savoir la démocratie et la gouvernance politique ; la gouvernance et la gestion économique ; la gouvernance d’entreprises et le développement socio-économique. Chaque évaluation du MAEP aboutit, le plus souvent, à un programme national d’action pour l’Etat concerné en vue de traiter les problèmes identifiés. C’est dans ce contexte que le président de la Commission nationale d’autoévaluation du MAEP au Congo, Alain Akoualat Atipault, a présenté aux sénateurs les enjeux et les principes de cette entité continentale et nationale.
Selon l’ancien ministre Alain Akoualat, cette présentation était nécessaire pour les élus du peuple. Car, certains d’entre eux seront des futurs membres de la Commission nationale d’autoévaluation du MAEP. Au niveau continental, le mécanisme africain d’évaluation par les pairs est chargé de la mise en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Cet accord volontaire entre les Etats africains a été conclu pour évaluer l’impact des politiques de gouvernance et de développement afin de promouvoir la stabilité politique, l’intégration économique accélérée au niveau sous-régional et continental, la croissance économique et le développement durable. Au niveau national, le MAEP prône l’instauration d’un dialogue national sur le fonctionnement de la démocratie et les institutions. Il permet de créer les conditions de la paix sociale et de sécurité.

Vue des Sénateurs
Cet exposé du président de la Commission nationale d’autoévaluation du MAEP a aussi suscité quelques réactions des sénateurs. Les Représentants du peuple ont exprimé leurs inquiétudes sur les attributions et les compétences de cette commission et de celles de certains départements ministériels. « Je crains qu’il ait un conflit de compétence au regard des attributions de la commission et celles de certains départements ministériels. Parce que, au niveau de la gouvernance démocratique, le ministère de l’intérieur était habitué à organiser les dialogues. Mais aujourd’hui, le MAEP se prononce très ouvertement pour dire que c’est une de ses compétences », s’est préoccupé le premier vice-président du Sénat, Michel Mayinga. De son côté, le président du Sénat, Pierre Ngolo, a encouragé l’ancien ministre à persévérer sur la voie de la sensibilisation de l’opinion qu’il a amorcée.
En sommes, le MAEP est un processus prospectif de multiples défis géopolitiques et géostratégiques auxquels l’Afrique est confrontée, afin de garantir la bonne gouvernance et l’émergence économique. Depuis sa mise en place en 2003, 43 pays africains ont adhéré au MAEP dont la République du Congo en mars 2003.
Orland Alain