« Je déclare ouverte la 11ème édition du festival panafricain de musique (Fespam). Que la fête commence et qu’elle soit belle ». C’est par ces mots que le Président de la République Denis Sassou N’Guesso, a lancé, le 15 juillet au stade Alphonse Massamba-Débat, les activités de la 11ème édition du Fespam.

C’est dans une ambiance festive que la cérémonie a débuté par l’entrée des bannières de 54 pays africains sous le rythme de la fanfare de la garde républicaine. La projection des feux d’artifices a illuminé la soirée d’ouverture. Ce festival se déroule sous le thème : « La Rumba congolaise : envol de la base identitaire vers les vertices du patrimoine de l’humanité ».

L’Afrique et la communauté internationale sont à Brazzaville pour célébrer la culture, la diversité, la musique, les arts et la rumba congolaise. La relance des activités du Fespam est pour les brazzavillois, un véritable motif de satisfaction et de fierté.  Ce festival est selon le ministre en charge de la culture, Lydie Pongault, une occasion de repenser la conservation du patrimoine musical. Cette 11 -ème édition offre aussi l’opportunité d’encourager la recherche scientifique afin de poser les bases qui permettront de structurer les industries culturelles et créatrices. De son côté, le directeur régional et représentant de l’Unesco en Afrique centrale, Paul Raymond Coustère, s’est réjoui de cette relance. « Le Fespam est un magnifique instrument pour soutenir les artistes, de faire rayonner la musique africaine sur tous les plans artistique, scientifique et économique pour des valeurs de diversité qui sont au cœur de l’Unesco », a-t-il indiqué.

Le Podium illuminé par des feux d’artifices

La rumba congolaise qui est au cœur du festival panafricain de musique exprime l’expression profonde des peuples qui en sont les vrais dépositaires à la tête de leur mode de vie et symbolise leur histoire. Elle constitue le symbole de la musique congolaise et continue d’inspirer de nombreux artistes musiciens en Afrique et à travers le monde. Ainsi, la rumba congolaise transcende les générations, les idéologies et les frontières.

Pour cette édition, plusieurs activités sont au programme, notamment les concerts en plein air et en salle, le symposium et le marché de la musique africaine, une exposition des instruments traditionnelles de la musique.  Il est également prévu une croisière sur le fleuve Congo pour découvrir les merveilles touristiques de la République du Congo. Selon le député maire de la ville capitale, Dieudonné Bantsimba, Brazzaville est une ville hospitalière et de concorde   légendaire qui connait un véritable bouillonnement culturel. « L’activité musicale s’y développe intensivement et la création des œuvres de l’esprit y remarquable », a -t-il souligné dans son mot de bienvenue aux festivaliers.

Des spectacles riches en couleur

Du point de vue artistique, le menu concocté par les organisateurs a été de qualité sobre et fluide. Tous les artistes ont remercié le Président de la République Denis Sassou N’Guesso, pour avoir relancé le festival qui est une plateforme d’expression des artistes.

Des danseurs tradi modernes

Le spectacle a commencé par le slam, un art apprécié par les jeunes. L’artiste Mariusca Moukengue a peint les couleurs du Congo. De même, le show exécuté par plus de 500 artistes avec des instruments tradi- modernes sur divers tableaux. Ils ont revisité à travers ces spectacles, l’histoire de la rumba congolaise des année 1960 à nos jours. L’entrée en scène de l’emblématique orchestre les Bantous de la capitale a été un moment fort de la soirée. Avec des titres phares tels que l’inoxydable ‘’ Comité ya Bantou ‘’, ‘’ Rosalie ‘’, les artistes ont exalté la rumba. Des rythmes et sonorités qui ont traversé des générations. Par ailleurs, les prestations des artistes musiciens, Diezel Gucci, Ferré Gola, Raga-Raga avec son ‘’ Bokoko ‘’ ont enflammé le public.

A ces artistes, s’est ajouté le griot malien. Avec son kora, l’artiste a égrené quelques notes de ‘’ La Congolaise ‘’, l’hymne national du Congo. Ce qui a émerveillé le public venu de quatre coins de la ville capitale. « C’est une joie pour les africains de se retrouver. Cela renforce la cohésion et rehausse la culture. C’est bon pour la rumba, cette musique qu’on appelait la danse des nombrils. Cela permet de reconnaitre tous les efforts, la créativité intellectuelle des artistes », s’est exprimé Germain. Le bémol de la soirée a été l’exigence du public en majorité jeune qui est moins réceptif de l’officiel et des sonorités anciennes, mais plus attiré par la musique urbaine.

Par Flore de Jesus et Orland Alain.