Les échanges entre les deux personnalités ont porté sur la coopération bilatérale et les questions d’intérêt commun entre l’Europe et l’Afrique, le Congo et l’Italie. Au cours de ce tête-à-tête, les deux dirigeants se sont réjouis de l’excellence des relations d’amitié et de fraternité qui existent entre les deux pays. À l’issue de cet entretien d’environ deux heures, les deux autorités se sont livrées aux questions des journalistes. Elles ont ainsi manifesté leur volonté à œuvrer pour une coopération gagnant-gagnant entre les deux Etats.
Le Chef de l’Etat congolais s’est félicité de cette visite qui est un signe d’estime entre le Congo et l’Italie. « C’est un honneur d’accueillir la présidente du conseil des ministres de la République Italienne ici, à un moment où la situation politique au niveau mondial est très préoccupante. Malgré cela qu’elle ait trouvé le temps d’effectuer son voyage pour Brazzaville. Nous considérons cela comme un signe d’amitié et de volonté politique d’établir avec notre pays des relations de confiance et de coopération sérieuse », s’est réjoui Denis Sassou N’Guesso.

Denis Sassou N’Guesso, Président de la République du Congo
Le président congolais a aussi apprécié la qualité des échanges qu’il a eu(s) avec la présidente du conseil italien. « Nous avons eu des entretiens très importants. Nous avons analysé la situation des relations entre l’Afrique et l’Europe, le Congo et l’Italie. Nous avons compris qu’il est si nécessaire que, dans cette coopération, quelque chose doit changer dans la démarche. Les partenaires européens devraient comprendre que l’Afrique a un potentiel à la fois humain, des ressources naturelles et qu’elle peut aller au développement dans une coopération gagnant-gagnant avec l’Europe. Il y a la possibilité pour l’Afrique de se développer et de former sa jeunesse pour qu’elle soit compétente. L’Europe et l’Afrique ont un passé historique commun », a déclaré le Chef de l’Etat congolais.
De son côté, la présidente du conseil Italien a plaidé pour une coopération équitable entre l’Europe et l’Afrique. Cette relation devrait garantir un développement inclusif entre les deux parties, en formant les cadres et en assurant la croissance de la population. « Notre coopération est, sans doute, une coopération très étroite qui lie l’Italie et le Congo. Nous avons développé des projets de coopération qui sont réels entre nos deux pays par le passé. Et, nous voulons désormais adopter une approche qui ne soit plus l’approche prédatrice, paternaliste qui a caractérisé des relations de par le passé, il faut le dire, avec certain pays. Cette approche a été masqué par une, soi-disant, coopération. Non, ce n’est pas le modèle que nous souhaitons adopter. Le modèle de coopération que nous souhaitons opter entre l’Italie et le Congo est un modèle gagnant- gagnant où les entreprises se développent. Eni nous a donné un exemple excellent de cette coopération. Elle est venue, bien entendue comme toute entreprise qui vient dans un pays soit investir pour développer son entreprise, mais également pour développer le territoire où l’entreprise est située. C’est ce que nous avons fait », a indiqué Giorgia Meloni.

Giorgia Meloni, présidente du conseil des ministres italien.
La présidente du conseil Italien a en outre précisé les axes de cette coopération entre le Congo et l’Italie. « Nous savons que pour l’avenir, nous avons des projets toujours avec Eni, par exemple l’importation de gaz liquéfié pour l’hiver prochain. Une quantité de gaz, je tiens à le souligner, qui est excédentaire par rapport à la quantité de gaz dont le pays a besoin. Nous allons seulement importer l’excédent de ce gaz qui est produit dans ce pays », a-t-elle précisé.
En réalité, le but essentiel de toute coopération doit être, selon Giorgia Meloni, une coopération gagnant- gagnant où la croissance est garantie. L’Afrique est un continent richissime. Elle a seulement besoin d’être aidée à valoriser ses richesses. « La coopération gagnant-gagnant est un levier fondamental de développement, l’Energie dont nous, en Europe, avons besoin, mais qui doit aussi permettre à l’Afrique de développer son propre territoire. Donc, ce n’est plus une coopération transitoire que nous souhaitons, mais une coopération de longue haleine où nos destins soient liés à jamais. Cette coopération qui va au-delà, bien entendu, de la coopération bilatérale, lorsqu’il s’agit de faire face aux grands défis que doit affronter notre monde », a -t-elle signifié.
De même, le Chef de l’Etat congolais et la Présidente du conseil italien ont abordé les questions liées aux changements climatiques, notamment l’organisation prochaine à Brazzaville du sommet des trois bassins tropicaux au monde. A ce sujet, Giorgia Meloni a garanti au Président congolais la participation des membres du gouvernement italien à ce sommet.
Par Orland Alain