Le Président de la République Denis Sassou – N’Guesso a déploré les échecs à répétition du sport congolais. Les acteurs directs et indirects portent la responsabilité de ces déboires. Ils sont des abonnés aux contreperformances, à l’inorganisation et à l’amateurisme.

Dans son message, le Chef de l’Etat a fustigé toutes les parties prenantes de ce secteur : « Les difficultés qui écument le domaine du sport dans notre pays, avec des performances mitigées pour lesquelles la responsabilité demeure largement partagée », a-t-il précisé. Pour le Président de la République Denis Sassou- N’Guesso, l’organisation du sport demeure défaillante malgré l’accompagnement financier. La gestion des fédérations demeure sélective dans l’attribution des fonds. La fédération congolaise de football se taille la part du lion. Les primes destinées aux athlètes sont difficilement payées par les responsables’’ argentivores ’’.  Beaucoup de fédérations sportives ne bénéficient pas de subventions conséquentes du ministère de sport.  Ces fédérations ne fonctionnent que des aides financières des fédérations internationales et les confédérations continent. Il n’y a aucun effort de rechercher des financements auprès des potentiels sponsors. Avec une gestion approximative, plusieurs de ces fédérations manquent de visions et de perspectives de formation, de suivi des athlètes et de construction de la performance. De même, les entraineurs et autres techniciens des sports n’ont été pas épargnés par les critiques du Président de la République.  Le favoritisme imposé par certains dirigeants des clubs et des fédérations règne dans ces milieux. Ces responsables sont passés maitres dans la corruption des arbitres. Cette attitude tire vers le bas les performances du sport congolais.

Des dirigeants des clubs et des fédérations sportives se sont érigés en véritables ‘’ dieux des milieux ‘’.  Ils gèrent les joueurs à leur manière avec des rémunérations de misères. Ils engagent parfois des techniciens et des joueurs sans contrat de travail.

Les joueurs et athlètes n’étaient pas exempts de tous reproches puisqu’ils sont des acteurs directs dans leur discipline sportive respective. La race des sportifs passionnés pour leurs clubs et la nation se fait de plus en plus rare. La nouvelle génération manque souvent d’éthique professionnelle et la morale. Elle s’adonne plus aux actes de corruption contre leurs propres clubs et fédérations.

Les collectivités locales chargées d’organiser la pratique sportive et l’accompagnement multiforme des clubs et ligues locales, sont également comptables de la déchéance du sport congolais. Ces entités locales sportives ne jouent pas leur rôle dans la revitalisation du sport scolaire, l’apport en moyens financiers et l’entretien des installations sportives dédiées à leur département respectif. Enfin, les députés et les sénateurs ainsi que toutes les institutions chargées de lutter contre la corruption, la concussion et la fraude n’exercent pas leurs prérogatives concernant les enquêtes parlementaires, les rapports d’enquêtes pouvant permettre à la Cour des comptes ou d’autres juridictions d’interpeller, juger, condamner les coupables des cas de détournement des fonds et primes alloués aux clubs, aux équipes nationales et aux athlètes.

Pour ramener tout le monde sur le droit chemin, le Chef de l’Etat a évoqué le Code du sport, adopté et promulgué le 27 juillet 2023. Le code du sport donne l’opportunité de relancer et de revitaliser le secteur, en ce qu’il clarifie la mission globale de l’Etat, définit le niveau d’intervention des collectivités locales, détermine les relations entre les pouvoirs publics et le mouvement sportif et éclaire principalement sur le statut du sportif.

  Par Achille ZICKOU-THOTO