Les indices montrent bien la nécessité de changements au plan quantitatif et qualitatif. Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) insiste dans ses récents rapports sur l’amélioration des conditions de travail peu motivant dans ce secteur.
Le domaine de l’éducation souffre de l’insuffisance des structures d’accueil, de la vétusté et du délabrement des infrastructures, des comportements inciviques, ainsi que de l’inégale répartition des structures et du personnel sur le territoire national. Cette situation occasionne des départs massifs des enseignants vers d’autres secteurs d’activités. Ainsi, plusieurs établissements n’ont plus le nombre requis d’enseignants qualifiés. La règle est devenue pour le cycle secondaire ‘’ un enseignant pour trois voire quatre classes de niveaux différents.’’ Ces classes sont parfois tenues par des enseignants bénévoles ou volontaires non qualifiés.
Dans les grandes villes, les établissements présentent des effectifs pléthoriques avec des salles de classe de plus de 100 élevés, notamment dans les collèges et lycées. Aussi, ces apprenants sont-ils parfois assis à même le sol pour suivre les enseignements. Et pourtant, cela est contraire aux normes de l’UNESCO qui fixent le nombre de 25 à 35 élèves par salle.

Ecole des Garçons au plateau de 15 ans
En dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics en termes de recrutement de personnels, de construction et d’équipement des salles de classe, avec le projet d’appui à l’éducation de base (PRAEBASE), les résultats dans ce secteur sont loin de combler les attentes. Les défis en infrastructures scolaires et le sous-équipement des structures existantes, constatés au niveau de toute la chaine d’enseignement, demeurent les maux dont souffre le secteur éducatif congolais.
Dans le domaine de l’enseignement professionnel et technique, l’Etat a d’énormes défis à relever dans ce secteur appelé à assurer la formation de qualité aux apprenants. L’absence des centres d’encadrements, le sous-équipement des établissements existants ainsi que l’insuffisance du personnel qualifié ne permettent pas à ce secteur d’accomplir sa mission de former de bons techniciens. D’où l’inadéquation formation -emploi dans tous les domaines d’activités. Cette situation nécessite une refondation et une réorganisation de toute la filière pour arrimer l’offre de la formation aux besoins réels du marché de l’emploi et du développement.
Par ailleurs, les universités Marien N’Gouabi et Denis Sassou N’Guesso, les seuls établissements publics qui devraient fournir à l’Etat des cadres de haut niveau, connaissent également des difficultés de fonctionnement. Les restrictions budgétaires drastiques imposées à ce secteur, pourtant vital pour l’avenir de la nation, ont eu des répercussions négatives sur la qualité de l’enseignement. De même, l’offre de formation reste très limitée. Le secteur privé de l’enseignement supérieur, encore jeune, peine de son côté, à trouver ses marques en dépit de la diversité des formations.
Les participants aux assises nationales des états généraux de l’éducation nationale, de la formation et de la recherche plancheront pendant quatre jours sur les différents maux qui minent ce secteur en vue de trouver des solutions idoines. Cette rencontre se tiendra sous le thème : « Engageons-nous fermement pour la transformation de l’éducation nationale, la formation et la recherche en vue du progrès, d’un avenir meilleur de la jeunesse et du développement durable de notre pays, le Congo ».
Par Orland Alain