Le nouveau règlement de l’Union européenne sur la déforestation (RDUE) établit désormais des règles pour stopper ce phénomène et la dégradation des forêts dans le monde.
Le projet RDUE a été présenté, le 22 février à Brazzaville, aux organisations non gouvernementales œuvrant dans la protection des forêts et la défense des droits de l’homme, aux cadres des ministères en charge de l’agriculture et de l’économie forestière. L’initiative est du Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme (FGDH).
La nouvelle loi rend inégale l’importation et l’exportation vers l’Union européenne des produits agricoles cultivés sur les terres déboisées après 2020. Elle s’applique désormais aux produits dérivés du soja, du bétail (bœufs et cuir), de l’huile de palme, du cacao ainsi que du café. Cette réglementation inclut aussi certains produits du bois occasionnant la dégradation des forêts, ou violant, par leur production, les lois nationales de pays producteurs. Ces produits concernent les meubles, les produits en papier imprimé, etc. par ailleurs, les exportateurs devraient fournir les renseignements et les documents de traçabilité conformes aux exigences du règlement RDUE. En l’absence des informations et des preuves requises, les autorités douanières n’accepteront pas le bois à l’importation dans l’Union européenne.

Forêt dégradée
Toutefois, pour éviter une réaction des pays producteurs, la commission de l’Union européenne s’est engagée à aider ces pays à respecter les exigences du règlement. L’UE encourage les pays forestiers à élaborer et mettre, conformément à la nouvelle donne, des lois et politiques visant à respecter les droits des populations autochtones et locales. Ainsi, beaucoup d’initiatives se mettent d’ores-et-déjà en place, à travers le monde, pour accompagner la mise en œuvre du règlement européen sur les produits issus de la déforestation et la dégradation des forêts.
Au niveau du Congo, le FGDH a la mission d’élaborer un nouveau règlement national sur les produits issus de la déforestation. Ce projet a une durée d’une année renouvelable. Il est financé à hauteur de 50.000 Euro par l’UE, à travers la Fondation Montpelier.
Selon l’Administrateur général du FGDH, Maixent Agnimbat Emeka, le projet RDUE suscite de l’espoir en matière de lutte contre la déforestation. « Cette loi peut inverser le cours de la déforestation. L’espoir est grand. Mais, le règlement de l’Union européenne sur les produits exemptés issus de la déforestation pourrait avoir un impact majeur en incitant les grandes entreprises agroalimentaires à modifier leurs pratiques au niveau mondial », a-t-il précisé.
Mais, ce nouveau règlement de l’Union européenne est considéré par certains pays forestiers comme du protectionnisme vert.
Par Orland Alain