Le président du sénat français, Gerard Larcher, a effectué, du 27 au 29 mars 2024, un séjour de travail en République du Congo. Cette visite s’est inscrite dans le cadre du renforcement des liens de coopération parlementaires entre les sénats français et congolais.

Au cours de son séjour, le président du sénat français s’est exprimé devant les sénateurs et les présidents des conseils départementaux et municipaux du Congo. Avec les membres de la haute chambre du parlement et les responsables des collectivités locales, Gerard Larcher a partagé l’expérience de la France sur la décentralisation. Cet échange libre et constructif, tenu lors d’une plénière consacrée pour la circonstance, a été une occasion pour les sénateurs et les présidents des conseils départementaux et municipaux d’être édifiés sur les avancées et le fonctionnement des structures de la décentralisation et de la déconcentration.

Selon Gerard Larcher, la décentralisation est un processus. Elle a été maitrisée en France parce que l’Etat l’a accompagnée et canalisée à travers la déconcentration. La décentralisation et la déconcentration des services de l’Etat doivent cheminer ensemble. « La décentralisation est bien plus qu’une architecture institutionnelle. Elle suppose une participation accrue des citoyens à la vie locale. Car, elle renforce la cohésion nationale. La décentralisation n’est pas l’uniformité. La gestion n’est pas la même d’un département à un autre. Je pense qu’il faut partir du concret au pragmatisme ; c’est au plus proche du terrain et dans la proximité que nous devrons définir la décentralisation. Il faut le faire par bloc de compétences et ne pas tout transférer d’un coup, et choisir une, deux ou trois compétences. La décentralisation, c’est une relation de confiance. C’est dans la confiance et par transfert progressif de compétences qui doivent être discuter avec les élus », a déclaré le président du sénat français.

Apres son exposé, les sénateurs ont exprimé quelques préoccupations liées au financement des collectivités locales, aux modalités de représentation du sénat en France, à la fonction publique territoriale et au statut des élus locaux. Sur ce, Gerard Larcher a indiqué que la décentralisation est un processus qui renferme des défis, des échecs, mais également des succès. Le sénat est appelé à veiller sur son fonctionnement conformément à ses principes. Dans une société qui devient de plus en plus violente, la protection juridique et physique des élus locaux s’avère nécessaire.

Au sujet de la fin du bicaméralisme. Le président du sénat français a souligné que le bicaméralisme est une chance pour la démocratie, pour une loi de qualité et pour la proximité. « Je pense que nous avons besoin, plus que jamais, face aux doutes des citoyens, d’offrir une démocratie parlementaire qui soit approfondie, qui soit à l’écoute. J’entends parfois des propositions très simplistes que cela coûterait cher d’avoir deux Assemblées, au contraire cela enrichit la démocratie. Il n’y a pas d’Etat profondément décentralisé sans deux chambres et une chambre qui prend les territoires. Je pense que le sénat est un garant de l’unité dans la diversité. Dans nos pays démocratiques considérés deux chambres élus différemment avec des fonctions complémentaires est une chance pour la démocratie. Votre sénat a un rôle de médiation, cela me semble une très bonne idée », s’est exprimé Gerard Larcher.

Au terme de la séance spéciale, les deux présidents des sénats français et congolais ont pris l’engagement de renforcer la coopération entre les deux chambres hautes du parlement.

Par Orland Alain.