L’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) dénonce les écarts constatés dans les résultats du recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5) dans certains départements du Congo. Selon le premier secrétaire de l’UPADS, Pascal Tsaty Mabiala, certaines données publiées varient du simple au double et d’autres sont sous-estimées

Le chef de fil de l’opposition congolaise a révélé ces écarts au cours d’une conférence de presse qu’il a animé le 12 avril à Brazzaville. En 2018, les experts de l’institut national des statistiques ont estimé la population du Kouilou à 106.000 habitants. Mais, le recensement de 2023 indique que le département du Kouilou ne compte que 97.362 habitants. Ces chiffres suscitent des interrogations. La Bouenza qui est le département le plus peuplé et dense du Congo, en 2007, comptait 309.073 habitants.  En 2023, la Bouenza progresse à 363.850, mais les estimations du ministère du plan de 2018 donnaient à la Bouenza 434.925 habitants.  En terme de progression de 2007 à 2023, Bouenza ne progresse que de 54.777. Cette disparité pose problème.

Une vue des journalistes

 En plus la Bouenza est le département le plus proche du Pool. Avec tous les évènements que le Pool a connus, a précisé Tsaty Mabiala, la population de la Bouenza devrait connaitre un accroissement significatif, mais cela ne s’est pas fait sentir. La population du département du Pool en 2007 était estimée à 236.595 habitants. En 2023, elle est de 394.532 habitants. Cependant, les estimations du ministère du plan en 2018 situaient le Pool à 332.934 habitants. Ainsi, sur tous les indicateurs, le Pool qui a perdu sa population du fait des évènements socio-politiques progresse de 157.937 habitants et la Bouenza de 54.777.

Par ailleurs, selon les estimations de 2007, le département de la Likouala avait une population de 154.115 habitants. En 2023, sa population est passée à 355.570 habitants.  Entre 2007 et 2023, la Likouala progresse de 216.369 habitants. Pour le premier secrétariat de l’UPADS, l’écart des chiffres est trop grand. Le département de la Likouala a effectivement reçu un flux important de réfugiés de la République démocratique du Congo (RDC) et de la Centrafrique qui ont fui des conflits fratricides dans leurs pays. La présence de ces exilés expliquerait-elle l’accroissement de la population dans la Likouala. Quel est leur statut ?,  s’est interrogé le chef de fil de l’opposition congolaise.  Mais, ces réfugiés ne sont pas encore des congolais, sauf s’ils ont été naturalisés.  Autant des interrogations qui mettent le doute à la fiabilité des chiffres du RGPH5.

« Le recensement est devenu un fait politique non plus une simple comptabilité de dénombrement des hommes. C’est pour cela qu’il faut expliquer les évolutions et les écarts constatés dans certains départements.  Les résultats que nous mettons en doute au cas par cas conditionnent beaucoup d’autres aspects. C’est à partir du recensement que nous allons élaborer des politiques de développement, résoudre le problème du découpage électoral et de la fiabilité du corps électoral. Bientôt nous allons introduire la biométrie, mais il faut que nous ayons des chiffres réels », a précisé Tsaty Mabiala.

Malgré les écarts constatés dans les résultats, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale n’a pas mis en cause le recensement général de la population et de l’habitat.

Par Orland Alain