Le président de la Haute autorité de lutte contre la corruption (HALC) a fait le bilan de la première phase de l’opération de la déclaration des conflits d’intérêts. Emmanuel Ollita Ondongo, s’est réjoui des résultats largement atteints. Il s’est exprimé devant la presse nationale et internationale, le 26 avril 2024, à Brazzaville.

Datsoue News (DN) :  Président, qu’est- ce qu’une déclaration des conflits d’intérêts ?

 Emmanuel Ollita Ondongo :  Le moment est arrivé pour faire la déclaration des conflits d’intérêts parce que cette option peut nous amener à mieux gérer notre mission. Cela va dans le sens de la bonne gouvernance. Le conflit d’intérêts a beaucoup de pistes. Nous avons des cadres qui sont utilisés ici et là. Ils se retrouvent avec beaucoup de rémunérations chaque fin du mois. Vous avez un ordonnateur qui construit sa maison sur la base d’un chantier de sa structure. Cela est un conflit d’intérêts, c’est clair et net. Nous avons des cadres qui se mettent à nommer comme Directeur Administratif et Financier (DAF) leurs filles, nièces, bref leurs parents. Tout cela rentre dans les conflits d’intérêts. Aujourd’hui, je pense qu’il est temps de corriger ces erreurs. Si, ceux qui sont dans cette option ne le savent pas, ils doivent le savoir à compter d’aujourd’hui. Maintenant, les décideurs du pays se mettent debout pour être attentifs sur toutes ces erreurs, ces mauvaises pratiques qui tirent le Congo vers le bas. Il est temps de construire le Congo et nous devons être unis pour le construire.  Pour bâtir le Congo, nous ne devons pas aller négocier avec les occidentaux. Nous négocions avec les congolais, avec notre propre cœur pour que le Congo puisse atteindre son émergence.

DN :  ce que vous dénoncez ou décriez, certains cadres sont dans ce système depuis trente ans, la déclaration des conflits d’intérêts aujourd’hui, c’est du sérieux ou chaque chose à son temps ?

 Emmanuel Ollita Ondongo :  Effectivement, chaque chose a son temps. Il est vrai que depuis notre indépendance, nous n’avons jamais eu cette occasion. Elle est là et nous devons en profiter. Les congolais doivent comprendre que l’heure a sonné. Pour atteindre à l’émergence de notre pays, nous n’avons pas besoin de prendre mille chemins. Il faut que les congolais le sachent et honnêtement s’ils ne le ne savaient pas au départ, je crois qu’aujourd’hui ils sont bien informés. Mais, il n’y a pas que cela. Nous allons nous préparer, avec des campagnes qui vont permettre aux congolais de savoir exactement ce qu’est un conflit d’intérêts.

Nous allons réaliser des interviews, des émissions de sensibilisation sur les plateaux de différents organes de presse pour expliquer à la population. Cette déclaration n’est pas la volonté propre de la haute autorité de lutte contre la corruption, mais plutôt du conseil des ministres qui a mis le décret à la disposition de la HALC. Il y a la volonté politique qui est là. Il faut le reconnaitre aussi que la déclaration des conflits d’intérêts est un long processus qui va prendre du temps. Nous n’allons pas commencer aujourd’hui pour terminer demain. Les congolais ne doivent pas être impatients. C’est un long processus. C’est le Congo que nous devons construire ; ce n’est pas une maison.

DN : Président, nous sommes au septième jour du lancement de cette opération, quel bilan pouvez-vous dresser ?

Emmanuel Ollita Ondongo :  Le bilan est très satisfaisant. Je suis même surpris parce que nous nous attendions en moins, mais là nous sommes allés au-delà de nos attentes. Les congolais peuvent se tranquilliser.  Nous ne sommes qu’à la première phase. Après celle-ci, nous allons nous organiser à mettre les autres phases.

Propos recueillis par Orland Alain.