Au cours d’un entretien accordé à Datsoue news, le Directeur général du Fonds national d’appuis à l’Employabilité et à l’Apprentissage (FONEA), Patrick Robert Ntsibat, a affirmé que la meilleure manière de sortir les jeunes de l’oisiveté est de les doter des compétences pour qu’ils s’occupent et servent le pays.
Pour le Directeur général du FONEA, une jeunesse sans éducation ou une qualification professionnelle posera toujours des problèmes à la société. Les problèmes de grand banditisme et d’insécurité dont sont confrontés aujourd’hui les grandes villes du Congo ne sont pas anodins. C’est le résultat de manque d’encadrement nécessaire. Il est donc temps, estime Patrick Robert Ntsibat, de doter les jeunes des compétences pour qu’ils puissent se prendre en charge et servir le pays.
Le Congo a besoin de jeunes formés pour son développement. « Dans un pays comme le Congo où la population est en majorité jeune, soit 42% des jeunes dont l’âge varie entre 15 et 35 ans ne sont ni à l’école ni en apprentissage et ne travaillent pas, cela constitue une interpellation collective », a indiqué le Directeur général du FONEA.
Au cours de cet entretien, Directeur général a aussi précisé les missions du FONEA. Cette structure assure la promotion de l’employabilité et de l’apprentissage grâce à des formations qualifiantes et à l’auto-emploi. Le FONEA est un atout pour les jeunes qui veulent apprendre un métier ou se lancer dans la créativité. De même, Patrick Robert Ntsibat pense que la question de l’employabilité et de l’apprentissage implique d’abord les pouvoirs publics qui devraient mettent à disposition des moyens conséquents pour que la jeunesse soit prise en compte.
« Parlant des pouvoirs publics, il n’y a pas que le gouvernement, mais aussi des instruments comme le FONEA qui doit aussi jouer pleinement son rôle. Parce que nous avons toujours l’habitude de nous plaindre du manque des moyens. Mais en réalité, même avec peu, il faut commencer à montrer les signes. C’est ce que le FONEA essaie de faire. Certes, l’État peut mettre les moyens à disposition, mais il faut aussi l’animation concrète des structures dédiées à combler ce gap de compétences. La jeunesse elle-même devrait s’investir. Elle doit s’approprier les instruments créés par l’État pour son bénéfice. La jeunesse doit être engagée plus que jamais », a martelé le Directeur général du FONEA.
Par ailleurs, le premier responsable du FONEA a déploré le comportement irresponsable des jeunes. La jeunesse passe plus du temps dans les réseaux sociaux pour voir et copier des habitudes perverses. « Il y a beaucoup des jeunes qui peuvent charger des mégas pour leurs téléphones Android pour passer beaucoup plus de temps sur des échanges WhatsApp, Tik-tok. Mais, ils ne consacrent même pas quelques gigas ou méga pour surfer sur des plateformes d’annonce, de formation ou d’apprentissage afin de trouver une information d’emplois ou de formation. Cependant, « il y a la formation pour des personnes qui vont aller vers l’emploi salarié. Il y en aussi pour celles qui doivent se mettre à leur propre compte, c’est-à-dire pour l’auto-emploi », a regretté le directeur général du FONEA.
Patrick Robert Ntsibat a ainsi invité l’État à jouer pleinement son rôle en affectant des ressources conséquentes aux structures dédiées aux questions des jeunes. Il a conclu son entretien par une interpellation de la jeunesse sur le choix qu’elle doit opérer pour s’impliquer dans la formation et l’apprentissage.
Propos recueillis par Jonas M’Vouanzi