Le centre hospitalier universitaire de Brazzaville (CHU-B) traverse actuellement une situation chaotique sur tous les plans. Pour éviter le pire, La Fédération syndicale des travailleurs de la santé et des affaires sociales (FE.SY.TRA.SAS) réclame les états généraux de ce grand centre hospitalier.

Cette demande a été formulée par le secrétaire général de cette organisation syndicale, section CHU-B, Berthellet Zebal, au cours d’un point de presse, tenu le 24 septembre à Brazzaville.  Lors de cet échange avec les professionnels des médias, le secrétaire général de la FE.SY.TRA.SAS du CHU-B a édifié l’opinion nationale et internationale sur les dysfonctionnements de cette structure sanitaire.

 L’hôpital de 3ème niveau du Congo, selon la pyramide sanitaire, le CHU-B ne dispose pas d’un plateau technique digne pour assurer une bonne prise en charge des patients. Malgré les investissements consentis par l’État et le prêt de 12 milliards de FCFA contracté auprès de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), cette structure sanitaire continue à sombrer dans le chaos.  Les textes régissant son fonctionnement sont devenus caduques. Ils ont été adoptés depuis les années 1990.  Or, avec l’arrivée de l’ère numérique, cet arsenal juridique mérite d’être actualisé.  Présentement, les agents accusent un retard de paiement des salaires. Ils totalisent aussi trois mois d’arriérés.

 Le secrétaire général de la FE.SY.TRA.SAS, Berthellet Zebal.

Au regard de ce qui précède, la FE.SY.TRA.SAS n’a pas tergiversé pour demander à la Direction générale du CHU-B la tenue des états généraux et l’audit sur la gestion de ce grand centre hospitalier du Congo. « Avant que le CHU-B ne devienne totalement un  » tombeau blanchi  ». Nous demandons les états généraux sur son fonctionnement parce qu’il est devenu très compliqué en ce moment précis. Les textes qui régissent cet hôpital sont devenus caduques. Si vous pouvez demander aux autorités du CHU-B l’organigramme de ce centre, elles seront incapables de vous le donner. On ne comprend plus le fonctionnement du CHU-B. Nous ne savons plus qui est qui, qui fait quoi au CHU-B. Voilà pourquoi, nous parlons de tombeau blanchi. Vous pouvez aller au cimetière, voir des tombes. À l’extérieur, elles sont présentables, construites en marbre et bien propre. Mais, à l’intérieur, c’est du chaos, de la saleté. C’est pourquoi nous avons demandé les états généraux pour que nous puissions établir les responsabilités de tout un chacun », a clarifié le secrétaire général, Berthellet Zebal.

De même, la FE.SY.TRA.SAS a réclamé une enquête sur la gestion du prêt, d’un montant de 12 milliards de FCFA, contracté auprès de la BDEAC. « Le CHU de Brazzaville a bénéficié d’un prêt de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale. Nous étions contents.  Nous nous sommes dit que les conditions de travail seront réunies. Malheureusement pour nous, grande a été la désolation, la désillusion. Malgré ce prêt, nous nous sommes encore enfoncés. On ne comprend rien. Comment se fait-il qu’avec toute cette somme que le CHU-B continue à sombrer dans le chaos ?  Oui, il y a eu l’ IRM, le scanner. Tout cet argent n’a pas été seulement destiné à l’achat de ces appareils. Non, aujourd’hui, nous ne savons pas quand nous aurons un service de radiologie dans cet hôpital et quand nous allons nourrir nos malades. Nous savons que l’alimentation fait partie des premiers traitements d’un patient. Vous pouvez demander à tous les patients qui viennent au CHU-B, s’ils reçoivent même un biscuit. Nous sommes incapables de les offrir un biscuit de 100 FCFA. Au lieu de spéculer, nous demandons qu’il y ait une enquête pour que les responsabilités soient établies. Ceux qui ont géré cet argent doivent répondre », a indiqué le secrétaire général de la FE.SY.TRA.SAS du CHU-B.

La plateforme syndicale a également exigé la publication des résultats de l’enquête parlementaire réalisée par la commission santé, affaires sociales, famille et genre de l’Assemblée nationale. « Nous étions contents lorsque les députés avaient mené une enquête parlementaire au CHU-B. On leur avait fait confiance et on attendait des résultats. Aujourd’hui, coup de théâtre, silence radio. C’est comme si rien ne s’est fait dans cet hôpital. Monsieur le président Gabriel BOKOUMAKA, rendez public les résultats de cette enquête parlementaire. C’est le diagnostic du CHU-B. Ne laissez pas le CHU-B sombrer.  Vous avez des éléments qui pourront faire sortir cet hôpital du chaos. L’honorable président de l’Assemblée nationale, Isidore M’VOUBA, prenez votre responsabilité, rendez public ces résultats, s’il vous plait. Nous attendons ça. Le CHU-B doit sortir de cet état. En santé, un bon diagnostic, un bon traitement et une bonne guérison », a précisé Berthellet Zebal.

 Le centre hospitalier universitaire de Brazzaville reste actuellement un champ où chacun vient se servir au détriment des patients.

Par Orland Alain