Le groupe de la Banque mondiale a présenté, le 15 octobre 2024, en Afrique du Sud, la 30ème édition du rapport sur la situation économique de l’Afrique, dénommé Africa’s Pulse. Ce rapport consacre une bonne partie sur la problématique de l’investissement dans l’éducation.

La présentation de ce rapport a été faite, en ligne et en présentiel, par l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique subsaharienne, Andrew Dabalen. Cette session a été suivie d’un échange des experts sur les enjeux actuels de l’éducation pour une croissance inclusive.

Le rapport Africa’s Pulse montre que, malgré les signes d’une reprise économique fragile, la croissance s’enlise en Afrique subsaharienne.  Cette situation menace l’avenir d’un grand nombre de jeunes qui accèdent sur le marché du travail chaque année.  Les auteurs de ce rapport estiment qu’environ 12 millions des jeunes africains entrent sur le marché du travail.

D’après les prévisions de ce rapport, l’activité régionale devrait croitre de 3% en 2024 contre 2,4% en 2023. Cette augmentation se justifie par la hausse de la consommation et de l’investissement privé. L’inflation devrait passer de 7,1% en 2023 à 4,8% en 2024. La reprise économique demeure néanmoins insuffisante pour sortir des millions de personnes de la pauvreté. La croissance du PIB par habitant n’évolue pas. Elle reste à 0,5% en 2024 contre 2,4 % sur la période 2000-2014.

Selon l’économiste Andrew Dabalen, qui a élaboré ce rapport, plusieurs pesanteurs sont à l’origine de cette faible croissance. Le changement climatique, les conflits armés et l’explosion des coûts du service de la dette constituent les goulots d’étranglement des progrès en Afrique subsaharienne.  D’après ce rapport Africa’s Pulse, le service de la dette absorbera 34% des recettes publiques en 2024 au détriment des secteurs cruciaux comme l’éducation, la santé et les infrastructures. Ces domaines sont pour autant des secteurs clés pour une croissance inclusive à long terme.

Les participants à la présentation du rapport Africa’s Pulse en visioconférence.

Pour sortir de cette situation, les auteurs du rapport Africa’s Pulse proposent deux options essentielles. Ils pensent qu’il faut d’une part stabiliser les économies et, d’autre part, transformer l’éducation afin de doter aux pays africains une main d’œuvre en plein essor de connaissances et des compétences en adéquation avec les attentes du marché du travail.

 Ainsi, l’éducation devient cette exigence qui appelle des politiques d’éducation et de formation ambitieuses. Car, l’éducation demeure actuellement une condition sine qua non du décollage économique. « À l’avenir pour la croissance en Afrique, il faut une population mieux éduquée avec beaucoup de compétences. Cette transformation de paradigme apportée par la promesse de l’éducation doit être le moteur du développement. Nous savons que la recherche est un accélérateur énorme pour la croissance. Nous sommes aussi conscients que l’éducation africaine n’est pas actuellement le moteur d’une croissance économique inclusive. Mais, ce n’est pas une fatalité. Nous voulons maintenant travailler pour faciliter la transformation de l’éducation, même si l’indice du capital humain reste faible dans le continent », a précisé l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.

Africa’s Pulse est un rapport économique régional publié deux fois par an. Il fournit une analyse sur les enjeux économiques de l’Afrique.

Par Orland Alain