Le projet de loi de finances de l’État, exercice 2025, a été présenté, le 19 octobre, au Sénat par le ministre en charge du budget, Ludovic Ngatse.  Ce budget se chiffre en recettes à la somme de 2.826 milliards 616 millions de FCFA et en dépenses à la somme de 2.233 milliards 224 millions de FCFA, avec un plan d’investissement de 516 milliards contre 461 milliards en 2024. Il dégage un solde budgétaire excédentaire de 593,3 milliards contre 536 milliards en 2024. Cet excédent sera affecté à la réduction du besoin de financement.

 Le projet de loi de finances de l’État, exercice 2025, a été élaboré dans un contexte géopolitique internationale marqué par des crises. Ces tensions de guerre au Moyen -Orient, en Europe et en Afrique affectent fortement l’économie mondiale. Ce budget a été aussi élaboré, au plan national, sur la base d’une orientation de politique budgétaire en tenant compte de quelques hypothèses de politique économique.

D’après le ministre Ludovic Ngatse, cette orientation de politique budgétaire contribuerait à une amélioration des recettes fiscales et douanières de plus de 286 milliards, soit plus 30% en 2025 par rapport à 2024 et à une maitrise des dépenses qui progresseraient de 12,03% par rapport à l’année précédente. Ces dépenses devraient augmenter de 255 milliards de francs CFA.

 Les ressources de trésorerie se situeraient à 775 milliards contre 192,5 milliards en 2024.  De même, les charges de trésorerie s’établiraient à 1474 milliards contre 1366,5 milliards en 2024.  Ainsi, il en résulte un besoin de financement de 699 milliards de FCFA en 2025 contre 1174 milliards en 2024. Ce besoin de financement sera partiellement financé par l’excèdent budgétaire. Le gap de financement résiduel est de 105,6 milliards de FCFA. Il sera financé par les partenaires techniques et financiers ainsi que les autres financements divers.

Au regard des agrégats budgétaires présentés, le gouvernement envisage de redéfinir une stratégie en matière de gestion budgétaire, du financement et de la trésorerie. Pour ce faire, l’exécutif préconise quelques mesures pour atteindre ses objectifs.  Sur le plan budgétaire, le gouvernement veut limiter l’affectation des recettes à certaines administrations. Ces recettes seront centralisées vers le compte unique du trésor. L’exécutif procédera aussi aux évaluations régulières des avantages fiscaux consentis avec les engagements pris par les contribuables, dans le cadre des conventions, pour limiter la dépense fiscale. Il prévoit ainsi de faire appliquer la règlementation en matière d’exécution des dépenses budgétaires pour restaurer la discipline budgétaire.

Cependant dans le cadre du budget programme, le gouvernement veillera à une bonne synchronisation des plans de passation de marché, d’engagement et de trésorerie. L’exécutif veut rendre effective, la fonction bancaire du trésor public à travers l’opérationnalisation du fonds crée à cet effet. En outre, il préconise de respecter le plan d’apurement de la dette intérieure et limiter strictement l’émission des titres publics aux besoins de financement prévus dans la loi de finances. « Les défis de la gestion financière du pays vont rester caractérisés par la persistance de difficultés de trésorerie », a conclu le ministre en charge du budget.

La présentation de la loi de finances qui n’appelle à aucun débat au Sénat, le président de cette institution, Pierre Ngolo, a pris acte.  Le grand travail des arbitrages incombe désormais aux sénateurs dans l’examen de ce dossier qui détermine la vie de la nation.

Par Flore de Jésus.