La proposition de loi initiée par le Sénateur, Julien Ignace MATETE MOUNOI, médecin de formation, sur la Procréation médicalement assistée (PMA), a été adoptée avec amendements par la chambre haute du Parlement. Cette proposition de loi a été examinée, le 14 novembre, à l’hémicycle, au cours d’une séance plénière présidée par le président du Sénat, Pierre NGOLO. Elle a été défendue par son initiateur en présence du ministre de la santé et de la population, Gilbert Mokoki.

 Cette initiative vise à combler un vide juridique constaté dans le système de santé au Congo. La PMA est l’ensemble des pratiques cliniques et biologiques in-vitro ou autres techniques permettant la procréation humaine en dehors du processus naturel. Le but de cette proposition de loi est d’encadrer les pratiques de cette technologie afin d’assurer le respect de l’éthique. La PMA est pratiquée au Congo, mais de façon non officielle. La prise d’une loi dans ce domaine de la santé s’avère nécessaire pour garantir une transparence et une sécurité à cette activité de la procréation.

 Les Sénateurs en séance plénière 

Selon les données statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une personne sur six dans le monde, en âge de procréer, est touchée par l’infertilité.  Cette situation concerne environ 17,5% de la population adulte. D’après ce rapport, l’infertilité est définie comme une incapacité d’un couple, en âge de procréer, d’obtenir de manière naturelle une grossesse après douze mois ou plus de rapports sexuels réguliers non protégés. Le Congo ne fait pas exception d’après le rapport de la Commission Santé, Affaires Sociales, Famille et Genre examiné en plénière. Ce problème affecte de façon négative les couples, leurs familles et leurs communautés. Pour lutter contre ce phénomène, le Sénateur Julien Ignace MATETE MOUNOI a précisé, au cours de la séance plénière, que plusieurs thérapeutiques sont utilisées, mais la PMA est celle qui a donné de meilleurs résultats.

Ainsi, le montant de la PMA au Congo varie, en fonction des différentes techniques utilisées, entre 150.000 francs CFA et 3 millions de francs CFA.  Par exemple, une insémination coûte 150.000 FCFA alors qu’un PMA avec injection Intra Cytoplasmique de Spermatozoïde (ICSI) chez une mauvaise répondeuse coûte environ 3 millions de francs CFA. Par ailleurs, le coût élevé de la PMA au Congo peut aussi constituer une barrière pour les couples à faible revenus.

« Ces coûts élevés sont dus à plusieurs facteurs. La PMA nécessite des équipements de pointe et des technologies avancées dont l’acquisition et l’entretien sont coûteux. Les médicaments représentent une partie importante du coût. Ils sont, à ce jour, importés et ne bénéficient d’aucune exonération. Pour réduire le coût de la PMA   , des mesures pourraient être envisagées par l’État. Cependant, ces tarifs utilisés au Congo sont les moins chers de la Sous-région d’Afrique Centrale à comparer avec le Cameroun où une insémination coûte 300.000 francs CFA et un PMA avec ICSI coûte 4.500.000 francs CFA. A Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC), elle coûte environ 5.000.000 de francs CFA », a précisé le Sénateur Julien Ignace MATETE MOUNOI.

L’adoption de cette proposition de loi sur la PMA balise la prochaine étape pour l’initiateur qui va également la défendre devant l’Assemblée nationale, la deuxième Chambre à être saisie.

Par Orland Alain