La deuxième réunion du segment ministériel du comité de pilotage de la Plateforme d’appui aux solutions en lien avec la crise Centrafricaine s’est ouverte, le 21 février 2025, à Kintelé dans la banlieue de Brazzaville. Cette réunion visait à renouveler l’engagement des États signataires de la déclaration de Yaoundé sur la crise Centrafricaine et à définir les grandes orientations de la Plateforme CAR pour l’année 2025. La cérémonie d’ouverture a été patronnée par le Premier ministre congolais, Anatole Collinet Makosso. Elle s’est déroulée en présence des partenaires du groupe de soutien de la plateforme.

Au cours de ces assises, les ministres en charge de l’action humanitaire des pays frontaliers acquis à la cause centrafricaine ont dressé le bilan des actions menées depuis la signature des engagements pris à Yaoundé et les recommandations de Bangui.

Selon les statistiques du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), 676336 réfugiés Centrafricains vivent encore dans les pays voisins. Ces réfugiés sont au nombre de 35.220 en République du Congo, soit 5,2%. Les efforts fournis par le Congo dans leur inclusion socio-économique, leur accès aux services sociaux de base, grâce au   projet Lisungi, un dispositif de filets sociaux de protection sociale demeurent considérables.

« Cette inclusion a favorisé l’accès des réfugiés aux transferts monétaires, aux services de base essentiels et aux opportunités d’autonomisation économique au même titre que les populations vulnérables Congolaises en leur offrant ainsi une plus grande stabilité. Pour éviter les risques d’apatridie, le Congo a délivré des actes de naissance aux enfants nés sur son sol y compris ceux issus des familles des réfugiés. À l’instar des autres pays signataires de la déclaration de Yaoundé de 2022, la République du Congo a procédé au rapatriement volontaire des réfugiés Centrafricains après la signature, le 8 août 2019, des accords tripartites avec la RCA. Ainsi, au total 10555 réfugiés ont été rapatriés dont 46 en 2024 », a déclaré le ministre congolais en charge de l’action humanitaire.

D’après le ministre Irène Marie Cécile MBoukou Kimbatsa, ce processus des rapatriements a connu un ralentissement depuis un certain temps dû aux problèmes de moyens financiers.  Car, les opérations de rapatriement volontaire en direction de la RCA ont été réalisées par voie aérienne. Mais, les dernières enquêtes sur les intentions de retour réalisées en 2024, ont relevé que 62,6% des réfugiés centrafricains sont prêts à retourner dans leur pays d’origine. Parmi ces réfugiés, 48,5% sont très ravis par l’amélioration de la sécurité en RCA.

« Nous estimons donc que si les conditions sont remplies, des convois de retour reprendront au cours de cette année 2025 pour les réfugiés qui le souhaitent. Toutefois, nous continuerons à développer des projets d’intégration socio-économique pour permettre à ceux qui voudraient encore rester dans notre pays, de continuer à bénéficier des solutions autres que le retour volontaire afin d’être en phase avec les objectifs définis dans la déclaration de Yaoundé », a renchéri le ministre Irène Marie Cécile Mboukou Kimbatsa.

De son côté, le ministre de l’action humanitaire, de la solidarité et de la Réconciliation Nationale de la RCA, présidente de la Plateforme Josiane Lina Bemaka Soui, a évoqué les actions entreprises pour accueillir les rapatriés dans son pays. « La RCA, avec l’appui de divers acteurs, notamment le HCR, est en train de créer un pôle de développement commençant par la mise   sur pieds d’une centaine de maisons semi durables, ainsi que le renforcement des infrastructures sociales de base en cours de finalisation. Ces maisons seront renforcées dans le cadre du plan de retour et de réintégration de nos compatriotes », a indiqué le ministre centrafricain Bemaka Soui.

Pour sa part, le Premier ministre congolais qui a ouvert les travaux du segment ministériel a souligné l’importance de la solidarité internationale. « Autant les ressources se raréfient, les enjeux diplomatiques et politiques se complexifient, autant les conflits ne cessent de surgir et s’intensifier dans le monde, le nombre de personnes affectées par ces conflits s’accroît ainsi que leurs besoins de prise en charge. Dans ce contexte, la solidarité internationale est plus que retenue. Le Congo garantit aux réfugiés dans les faits, les mêmes droits que les nationaux. Des avancées en termes d’intégration des enfants réfugiés dans le système éducatif national sont notables. Le transfert monétaire conditionnel oblige les parents bénéficiaires à envoyer leurs enfants à l’école », martelé Anatole Collinet Makosso.

 Les travaux du segment ministériel ont permis aux pays membres de la plateforme de réitérer leur engagement à mettre en œuvre les actions prioritaires définies dans les plans nationaux.

Par Flore de Jésus.