Les agents de la Société Énergie électrique du Congo(E2C) contestent la démarche engagée unilatéralement par le gouvernement sur la prise en main anticipée des centrales hydroélectriques par des concessions et sur l’affermage.

Ils ont exprimé leur opposition, le 21 février 2025, à Brazzaville, au cours d’une Assemblée générale tenue dans l’enceinte de la Direction générale de cette entreprise.  Des délégations venues de différents départements du Congo ont dénoncé cette attitude du gouvernement qui ne convient pas aux recommandations des experts sur les réformes du secteur d’électricité engagées depuis 2003 et 2017. Les travailleurs d’E2C ont constaté, à cette occasion, avec amertume que la fameuse société Socelec n’est pas du tout une filiale de la Senelec. Cela laisse entrevoir un projet d’agenda caché.

« Le gouvernement de la République a concédé, d’une part, les centrales hydroélectriques, patrimoine du peuple congolais, à des concessionnaires qui n’ont jamais exploité une quelconque centrale, ni en Afrique, ni à ailleurs, et d’autre part, la distribution et la commercialisation de l’énergie à des fermiers qui ont les mêmes problèmes d’instabilités en électricité et en eau. Alors que, les institutions financières internationales ont déconseillé le dégroupage de la Société énergie électrique du Congo. Car, elle est une entreprise de petite taille de moins de 1 million d’abonnés », s’est indigné le Porte-parole de l’intersyndical, Jean Ludovic Kidani.

 Au regard de cette situation critique, les travailleurs d’E2C ont rejeté, avec la dernière énergie, les concessions et l’affermage comme options de gestion du service public d’électricité. Ainsi, ils ont invité le Gouvernement à reconsidérer sa démarche de concéder le système Électrique National à des tiers dont l’expérience en la matière est douteuse.

Ces agents d’E2C ont , en outre , exprimé leur disponibilité à trouver un modèle de réforme qui tienne compte de notre souveraineté en matière d’électricité. Mais, si le gouvernement ne prend pas en compte leurs préoccupations dans un avenir proche, le collège syndical serait emmené à lancer un préavis de grève. Car, ils n’accepteront jamais le bradage de leur outil de travail par des contrats qui frisent le mercantilisme avéré. Toutefois, ces travailleurs restent mobilisés dans la lutte pour la garantie et la sauvegarde de leurs acquis.

Par Vict TaTI