L’une des missions de la Maison d’arrêt et de correction de Brazzaville est d’assurer la resocialisation des détenus pour leur éviter les effets désocialisant. Cet accompagnement devrait se faire selon les textes qui réagissent les établissements pénitentiaires. Mais, La violation de la loi pénale en milieu carcéral en République du Congo provoque le plus souvent chez les personnes incarcérées des effets psychosociaux. Ces effets ont un impact considérable dans leur santé et leur réinsertion dans la société.
Le sujet a constitué le thème d’un mémoire de fin de cycle pour l’obtention du diplôme de Master Professionnel de l’École Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), filière, Administration des Services pénitentiaires. La problématique a été soutenue récemment par Danielle Dieuveille Nkondi sous le thème : « Les effets psychosociaux de l’incarcération des personnes détenues à la Maison d’arrêt et de correction de Brazzaville ».
Ce thème place le détenu au centre de toutes les préoccupations juridique et institutionnelle au regard des textes prévus par la loi. Il aborde les causes et les conséquences de l’incarcération des personnes et leur prise en charge effective. Les dangers des effets psychosociaux ont des conséquences irréversibles sur la vie des détenus. Ils occasionnent chez les personnes incarcérées des troubles de concentration, d’émotion, du sommeil, de dépression, de stress, de nervosité… Ces effets psychosociaux engendrent aussi des pathologies et des changements dans la façon de penser, les sentiments, l’humeur, les croyances, les modes d’adaptation et les relations avec la famille, les amis et les collègues. Pour éviter aux détenus d’être victimes des effets psychosociaux, Danielle Dieuveille Nkondi appelle les autorités à mettre en place un cadre adéquat de protection.

L’impétrante entourée par les membres du jury.
« Parler des effets psychosociaux de l’incarcération nous renvoie à exposer sur les conséquences que peut avoir la prison dans la vie psychique, morale et sociale d’une personne détenue. Pour éviter la résilience, le gouvernement devrait renforcer les instruments juridiques qui protègent les droits des détenus et mettre en place un cadre de traitement et suivi psychologique des personnes incarcérées, surtout celles qui sont victimes des effets psychosociaux », a indiqué l’impétrante Nkondi.
Par ailleurs, elle s’est réjouie du travail accompli. « Je suis très contente d’obtenir une note de 17,5. J’ai bien défendu mon sujet. Que de stress au début de mon exposé, mais l’essentiel est fait, j’ai pu maitriser le stress et le débat. Le jury m’a attribué une moyenne satisfaisante. je exprime toute ma gratitude à tous ceux qui m’ont aidé à l’élaboration de ce travail et aux membres du jury », a-t-elle renchéri.
De son côté, Rodrigues MPassi, enseignant à l’ENAM, agent des services pénitentiaire, directeur de mémoire de Danielle Dieuveille Nkondi, a salué l’engagement de l’étudiante dans le traitement des sujets. « C’est un sentiment de fierté et de réussite pour moi d’avoir accompagné Danielle Dieuveille Nkondi dans son travail scientifique. La thématique sur laquelle elle a exposé est d’une importance capitale par rapport à la prise en charge des détenus. Je pense que c’est une dame qui a de l’avenir si elle peut garder cette énergie dans le traitement des sujets pertinents », a déclaré Rodrigues MPassi.
La prison est une institution qui assure la rééducation des personnes détenues. Toutefois, le séjour carcéral ne devrait pas constituer un enfer qui favorise les effets psychosociaux.
Par Orland Alain.