Brazzaville abrite, du 17 au 20 juin 2025, le forum de la société civile. Cet évènement se tient sous le signe d’une société civile en mouvement au service d’un Congo, zéro exclusion, zéro carbone et zéro pauvreté. Plusieurs ONG participent à ces assises dont l’ACAT Congo. Le président de cette organisation, Christian Loubassou, a clarifié, dans un entretien avec le média en ligne Datsoue news, l’importance de ce forum et les actions de l’ACAT Congo.
Datsoue News (DN) : Que représente l’organisation ce forum pour votre association ?
Christian Loubassou (CL) : l’organisation de ce forum est une très bonne initiative pour mettre en relation la plupart des Organisations de la Société Civile (OSC) qui ont bénéficié le financement du dispositif Kotonga. Cette rencontre constitue également une occasion pour les bénéficiaires de ces financements d’exposer sur ce qu’ils font sur le terrain, au même titre que notre organisation, l’ACAT Congo qui a bénéficié de ce dispositif.
DN : Qu’est-ce que vous exposez ?
CL : Nous avons bénéficié d’un financement Kotonga pour mettre en œuvre un projet qui concourt à l’amélioration des conditions de vie des personnes vulnérables ou marginalisées pour l’accès à la justice et au droit. Pourquoi avons-nous pensé à poser et à mettre en exergue ce projet ? Parce que nous sommes partis d’un constat simple. Nous nous sommes rendus compte qu’au niveau de notre population, il y a cette méconnaissance des droits et des modes de saisies de différentes procédures au niveau de la justice et de l’administration. Nous avons aussi constaté que les populations ont la difficulté d’obtenir des informations sur quoi que ce soit. Pourtant, nous savons tous qu’au niveau de l’Etat, il y a des textes et des structures qui existent ; malheureusement, ils sont méconnus de la population. Nous avons également fait ce constat sur les effets dissuasifs des frais de procédures. Nous avons remarqué au niveau de différentes procédures, si vous arrivez au tribunal, si vous n’avez pas d’argent, vous ne pouvez même pas déposer une requête. Car, à chaque étape de la procédure, il faut avoir de l’argent. Or, nous savons que le citoyen lambda c’est quelqu’un qui est démuni. Il n’a pas de possibilités de déposer une requête ou d’initier même une procédure judiciaire. Voilà, comment nous avons eu l’idée de proposer ce projet au dispositif Kotonga qui l’a accepté. Nous participons au forum pour présenter notre ONG, ses missions et son champ d’action.

Le président de l’ACAT Congo entouré des membres de la coordination.
DN : Quels sont les partenaires qui financent vos actions ?
CL : les mairies constituent le partenaire de base de notre organisation. Pour mettre en exergue ce projet, nous nous sommes appuyés sur 3 piliers. Le premier pilier est celui des autorités locales de base notamment, les chefs de quartiers. Le deuxième pilier, ce sont les mairies d’arrondissements et le troisième, c’est la population qui est la cible. Dans la mise en œuvre de ce projet, nous avons certains partenaires, par exemple le FONEA, qui nous accompagne dans le cadre de la réinsertion, de la politique d’orientation sur des formations professionnelles. De même, nous avons le commandement territorial de la Gendarmerie et de la Police de la zone de Brazzaville, le ministère des affaires sociales qui ont aussi adhéré à notre projet.
DN : Disons mieux, ce forum est-il une forme d’évaluation de vos activités ?
CL : ce forum est plutôt une plateforme pour présenter nos activités. Les gens ont écouté nos noms parmi les bénéficiaires à la radio et à la télévision sans pour autant savoir ce que nous faisons. À travers ce forum, nous venons présenter nos actions sur le terrain et partager nos différentes expériences dans le cadre de la mise en œuvre de nos projets.
DN : à l’ouverture des travaux du forum, nous avons vu la présence des diplomates européens. Quels sont vos relations avec l’Union Européenne ?
CL : Oui, nous sommes financés par l’Ambassade de France à travers le dispositif Kotonga. La présence de ces diplomates se justifie par le fait que l’Ambassade de France, de l’Italie, de l’Allemagne, de la Belgique et l’Union Européenne font partie de ce qu’on appelle le groupe de l’Europe. Donc, ils sont toujours solidaires dans le financement et la mise en œuvre de quelques activités ou projets au niveau de notre pays.
DN : nous sommes au terme de notre entretien, avez-vous une préoccupation non évoquée que vous souhaiterez aborder ?
CL : non, je n’ai aucune inquiétude majeure. Notre principale préoccupation reste seulement à vulgariser ce que nous sommes en train de faire comme activités dans le cadre d’une meilleure appropriation au sein de la population. Que la population sache qu’à travers l’ACAT Congo, qu’elle a un interlocuteur valable qui peut l’accompagner dans les différents processus pour recouvrer, par exemple, sa dignité et ses droits au quotidien.
Propos recueillis par Orland Alain.