Les agents de l’État et les acteurs du secteur privé ont été sensibilisés, au cours d’un atelier de formation, sur les pratiques illicites qui affectent la gouvernance forestière au Congo. Cet atelier a été organisé, du 25 au 26 août 2025, à Brazzaville, par la Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme (RPDH), en partenariat avec Transparency International du Cameroun (TI-C).
Il s’est inscrit dans le cadre du projet de « Renforcement de la légalité de l’approvisionnement en bois en Chine pour réduire la déforestation ». Ce projet a été mis en œuvre par TRAFFIC International avec l’appui financier de l’Agence Norvégienne de la Coopération pour le Développement (NORAD).
Au cours de cet atelier, les participants ont dressé un état de lieu sur la gouvernance forestière. Le résultat de ces travaux a révélé plusieurs faiblesses dans ce domaine. Dans le processus d’attribution des titres par exemple, les délais réglementaires d’ouverture de l’appel d’offre ne sont pas respectés ; des attributions d’un titre sans appel d’offre ; des dossiers incomplets sont parfois réceptionnés, avec une validation peu rigoureuse des requêtes par les agents de l’Etat. Ces commis de l’Etat allient complaisance et laisser-aller dans le traitement des dossiers.
cette situation occasionne plusieurs dysfonctionnements dans l’étape d’obtention ou de renouvellement des titres forestiers. Elle serait même à l’origine de l’exportation illicite ou sans autorisation (AVE) du bois congolais vers les pays asiatiques.

Les participants à l’atelier de formation sur l’intégrité, l’éthique et la transparence.
Pour relever ces défis, les participants ont formulé des recommandations qui devraient inspirer la mise en place d’un code éthique. Ils ont aussi appelé au respect des délais réglementaires d’ouverture d ’appel d’offre.
De même, ils ont invité les pouvoirs publics à réaliser le comptage systématique des essences préalablement à l’exploitation. A ce sujet, ils devraient renforcer le contrôle strict du comptage, de l’abattage d’essences prévues dans l’autorisation annuelle de coupe, des marquages des souches, culées et billes et de leur évacuation.
Les participants ont également recommandé au gouvernement de rendre accessible la Société Congo terminal aux agents du SCPFE et l’authentification du dossier d’export par le SCPFE avant la délivrance du Bordereau électronique de suivi de chargement (BESC).
Ils ont en outre demandé aux pouvoirs publics de prendre des mesures pour l’approvisionnement des marchés publics en bois légal. Dans le cadre de l’élaboration d’un code éthique dans la chaine d’approvisionnement du bois, ils se sont convenus à mettre en place un groupe de travail multi acteurs.
Dans son intervention, le président de la RPDH, Christian Mounzéo, a déploré, au terme des travaux, l’absence d’une véritable culture d’égalité dans la gestion des ressources forestières. Ainsi, il a appelé aux responsables et acteurs du secteur forestier à briser le cycle de complaisance. Enfin, il a remercié les participants pour leur disponibilité et des recommandations formulées en vue d’une bonne gouvernance forestière.
Les travaux de cet atelier de formation se sont tenus sous le thème « Intégrité, éthique et transparence à l’attention des acteurs de la chaine d’approvisionnement du bois au Congo ». Il avait pour but l’amélioration de la gouvernance forestière.
Par Orland Alain.