L’épidémie de choléra continue de sévir dans la partie septentrionale du Congo. Pour soutenir les populations touchées par cette maladie, le ministère en charge de la santé, en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a mis en place un plan opérationnel de riposte. Le représentant résident de l’OMS au Congo, le Dr Vincent Dossou Sodjinou, dans un entretien avec le média en ligne Datsoue news, dévoile les détails de ce plan stratégique.
Datsoue News (DN) : quelle est la situation actuelle de l’épidémie de choléra au Congo ?
Dr Vincent Dossou Sodjinou (Dr VDS) : depuis près de 2 mois et demi, nous faisons face à une épidémie de choléra au Congo. Nous sommes déjà à plus de 700 personnes touchées par la maladie et à plus de 67 décès. Voilà la situation à la date actuelle de cette épidémie. Cette réalité nous a conduit à organiser avec le ministre de la santé et de la population des descentes sur le terrain pour évaluer le travail qui se fait. Au terme de cette visite, nous avons constaté qu’il y a beaucoup de défis à relever.
DN : quels sont ces défis ?
Dr VDS : le premier des défis est la disponibilité des moyens pour bien exécuter le travail sur le terrain. Le second défis est celui de s’assurer que la prise en charge des malades ne se fasse pas uniquement dans les chefs- lieu des déplacements, mais atteigne les villages les plus reculés de chaque département.
Justement, ce sont dans ces villages reculés, difficiles d’accès que la maladie sévit le plus. Cette démarche demande l’engagement, la motivation et l’implication effective des différents acteurs au niveau des départements, des districts et des communautés.
DN : concrètement, que prévoit ce plan opérationnel pour contrer cette épidémie ?
Dr VDS : Ce plan opérationnel prévoit d’abord qu’on puisse mettre à la disposition de chaque acteur sur le terrain les moyens dont il a besoin pour bien faire le travail, c’est la première chose. Puis, l’intervention devrait atteindre les villages plus reculés des chefs -lieu des départements, quel que soit leur distance. Ensuite, il faut qu’on puisse amener les équipes de santé, quelles que soient les difficultés logistiques, dans les villages les plus reculés pour pouvoir offrir les paquets d’actions nécessaires pour mettre fin à l’épidémie. Enfin, ce plan prévoit aussi d’améliorer l’accès à l’eau potable.
Mais, la question que l’on se pose est celle de savoir, comment allons-nous faire pour que les fontaines qui sont disponibles dans les localités fonctionnent normalement ; et éduquer les populations pour qu’elles sachent comment traiter l’eau pour la rendre potable ?
D’ailleurs, dans le cadre de la prise en charge, nous avons un vaccin contre le choléra. D’ailleurs, nous venons de recevoir un lot de matériel d’environ 120.000 doses de vaccins pour vacciner les populations contre cette épidémie. Et , nous sommes en train de travailler avec le ministère de la santé, notamment avec la direction du programme élargi de vaccination (DPEV), pour organiser la campagne de vaccination dans les prochains jours.
DN : quels sont les gestes à observer pour se prémunir du choléra ?
Dr VDS : le premier geste, c’est le lavage à l’eau et au savon. Avant de manger, je dois me laver les mains; avant de faire la cuisine, je dois me laver les mains; au retour des toilettes, je dois me laver les mains.
Lorsque je suis maman, j’ai un bébé et que j’élimine les selles du bébé, je dois me laver les mains. Donc, le lavage des mains à l’eau et au savon est indispensable. Si, nous n’avons pas de savon, nous pouvons utiliser la cendre voire le sable fin.
Pour se prémunir du choléra, il faut aussi boire de l’eau potable et veiller à manger les aliments qui sont bien préparés. En période d’épidémie, il faut éviter la consommation des crudités, salades et autres, parce qu’on n’est pas sûr de la qualité de la préparation de ces salades.
Propos recueillis par Flore de Jésus/ Source : RC.