L’urbanisme au Congo reste théorique qu’opérationnel. Son rôle est presque méconnu du grand public. Sa pratique demeure limitée par le manque d’application des textes. Le métier de l’urbaniste n’est pas valorisé. Il est l’ombre de lui-même. Cette situation déplorable a été dénoncée par les experts en la matière lors de la célébration de la 76ème journée mondiale sur l’urbanisme.
Cette journée, célébrée le 8 novembre de chaque année, a été commémorée, à l’Université Denis Sassou-N’guesso (UDSN), sous le thème : « Avec l’Urbanisme, nous pouvons ! ».
Elle a permis aux responsables de l’Institut supérieur d’architecture, urbanisme, bâtiment et travaux publics (ISAUBTP) de l’UDSN de sensibiliser le grand public et la communauté universitaire à l’importance de l’urbanisme dans l’amélioration de la qualité de vie des populations dans les villes et les communautés urbaines ainsi que dans la promotion du développement durable.
Cette activité a réuni les urbanistes, les architectes, les ingénieurs, les professionnels, les représentants des autorités locales, la communauté scientifique, les représentants des propriétaires fonciers et des étudiants.

Les responsables de l’ISAUBTP et les participants à l’activité scientifique (la conférence -débat) sur l’urbanisme.
Elle a été patronnée par le Pr Narcisse Malanda, Directeur Adjoint de l’ISAUBTP qui s’est réjoui de la tenue de cette journée scientifique sur l’urbanisme. « Cette activité porte sur la sensibilisation du métier de l’urbanisme, le rôle des urbanistes pour faciliter les échanges scientifiques en vue d’améliorer les pratiques d’utilisation et d’exploitation des terres au Congo », a -t-il déclaré.
Le Congo, comme d’autres pays africains, est confronté à une urbanisation rapide et incontrôlée qui exerce une pression croissante sur les infrastructures et les services de base dans les villes. Ainsi, le besoin de logement décent et de qualité est devenu un enjeu majeur dans les zones urbaines telles que Brazzaville et Pointe noire.
Cette urbanisation rapide et non planifiée a entraîné la prolifération et l’implantation spontanée des quartiers précaires dans des grandes agglomérations de Brazzaville et Pointe noire. Ces quartiers informels se caractérisent non seulement par des conditions de vie difficiles et un manque criard d’infrastructures de base, mais aussi par une grande vulnérabilité aux risques environnementaux naturels.
Tous ces phénomènes constituent un défi majeur pour les autorités nationales et locales qui doivent faire face aux conséquences d’une urbanisation incontrôlée, à la question du développement durable, à la sécurité, à la qualité de vie de leurs populations.
Toutefois, la célébration de la journée mondiale de l’urbanisme de cette année au Congo a été couplée à la journée mondiale des villes. Elle a mis un accent particulier sur l’importance d’urbanisme pour relever les défis actuels de la croissance démographique remarquable, du changement climatique et le besoin de logement durable.
Les débats ont porté sur les questions d’urbanisme et sur la manière dont les villes peuvent se remettre des crises et des chocs afin de devenir des villes résilientes. Ils ont permis aux panélistes d’aborder les thématiques sur le rôle des urbanistes, les politiques urbaines, la planification urbaine durable, l’amélioration de la qualité de vie urbaine, la gestion équilibrée des espaces, la prévention de l’environnement et la résilience urbaine.
Par Orland Alain.