La République du Congo honore enfin la mémoire des victimes de la traite négrière. Le Président de la République Denis Sassou- N’guesso a lancé les travaux de construction du musée de l’esclavage à la Baie de Loango.
Cette infrastructure moderne sera bâtie sur une superficie de 3300 m2. Elle servira à honorer les victimes de l’esclavage dont les vies ont été volées et les rêves brisés par la traite négrière. La cérémonie empreinte d’émotions s’est déroulée, le 18 novembre 2025, à Loango, dans le département du Kouilou, à 25 km de Pointe Noire.
La baie de Loango, ce site emblématique était le grand carrefour du commerce des esclaves en Afrique durant près de trois siècles. Elle fut le point d’embarquement des captifs en provenance de divers territoires, tels que l’actuelle République Démocratique du Congo, la République du Congo, l’Angola et bien d’autres pays africains.
Les travaux de construction de ce musée mémoriel sont évalués à plus de 19 milliards de F.CFA, financés par le budget d’investissement de l’État congolais. L’exécution des travaux a été confiée au groupement GCC-SCTB pour une durée de 33 mois.

Le Chef de l’État, Denis Sassou – N’guesso, posant la première pierre de construction du musée de l’esclavage.
Le ministre d’État, ministre de l’aménagement du territoire et des Grands Travaux, Jean Jacques Bouya, qui a présenté la fiche technique du projet, a salué la vision du Chef de l’État dans la restauration de la mémoire collective.
Ainsi, le complexe muséal comprendra un comptoir de l’esclavage, des espaces d’exposition permanente et temporaire, un chemin mémoriel immersif qui retrace la violence de la traite négrière, une cinémathèque, un amphithéâtre de 300 à 350 places, ainsi que des salles polyvalentes destinées à la pédagogie et à la recherche.
Le mémorial de Loango portera également une triple mission honorer la mémoire des victimes dont la dignité fut bafouée ; transmettre aux générations futures une histoire encore ignorée, afin de comprendre les racines du racisme et des discriminations. Il permettra en outre d’offrir aux descendants des esclaves des Amériques et des Caraïbes un lieu de retour symbolique et de réconciliation.
Les aménagements extérieurs prévoient une promenade, des espaces verts, une buvette, une lagune aux crocodiles et divers chemins de circulation, renforçant la vocation culturelle et touristique du site.
Les infrastructures techniques, à savoir les ateliers de maintenance, les zones de sécurité, le poste transformateur, le groupe électrogène, les dépôts locaux polyvalents et un parking de 31 places qui garantiront un fonctionnement optimal. L’ensemble répond aux standards internationaux des grands musées mémoriels en vue de doter le Congo d’un site culturel d’envergure mondiale.
De son côté, le ministre en charge de l’industrie culturelle l’Industrie culturelle Lydie Pongault a rappelé la portée symbolique de ce projet. « Effacer l’histoire, c’est se renier. Nous refusons de bannir cette mémoire douloureuse, car elle appartient à notre identité. Grâce à la vision du Président Denis Sassou – Nguesso, nous transformons la douleur de nos ancêtres en un patrimoine vivant qui éclaire l’avenir », a déclaré le ministre.
La construction du musée de l’esclavage de la baie de Loango révèle ainsi l’importance du devoir de mémoire. Ce site deviendrait un lieu d’hommage, de transmission et de réconciliation pour les générations présentes et futures.
Par Victor Tati.