La session criminelle de la cour d’appel de Brazzaville a été ouverte, le 24 novembre, au Palais de justice par l’audience solennelle de prestation de serment des membres de jurés.  Dix membres composent ce jury. Ils ont la mission de déterminer au même titre que les magistrats la culpabilité ou l’innocence de des accusés en se basant sur les preuves entendues.  

Au total, 52 affaires liées à l’atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle des personnes sont au rôle des audiences de cette session criminelle.  L’évènement a été présidé par le président de la cour d’appel de Brazzaville, Jean Ngombo.  L’ouverture de session criminelle s’est déroulée en présence du Premier président de la cour suprême, Henri Bouka.

Au cours de cérémonie, les 10 membres de jury dont deux femmes et huit hommes, sélectionnés pour composer la cour criminelle, main droite levée, ont prêté serment par la formule consacrée ‘’ Je le jure’’ devant le président de l’audience, Jean Ngombo.

Avant cette prestation de serment, l’avocat général près la cour d’appel de Brazzaville, Privat Roméo Pathel Itoua a, dans son réquisitoire, appelé les membres du jury à la responsabilité.  Car, le serment qu’ils prêtent est lourd de sens.  Ils ne doivent pas le prendre à la légère. « Vous jurez de conserver le secret des délibérations, même après la cessation de vos fonctions. Ce serment est lourd de sens et de significations », a -t-il indiqué.

Début des audiences de la criminelle.

De son côté, le Bâtonnier, Me Andrée Brigitte Nzingoula, a salué la tenue de cette session criminelle. « Dans ce pays où le crime a été banalisé ou quelque fois les auteurs des crimes odieux demeurent impunis, ce rendez-vous judiciaire empreint de gravité marque un temps fort dans la vie de la justice pénale. L’irrégularité des sessions aboutit à une forme d’injustice silencieuse, celle des détenus qui attendent souvent des mois voire des années pour être jugés. Nous saluons donc les efforts du ministère de la justice pour la tenue des sessions criminelles ces dernières années », a-t-elle souligné.

 De même, pour le président de la cour criminelle, jean Ngombo ,  l’ouverture de cette session est d’une importance majeure dans la vie la justice congolaise. Car elle permettra aux magistrats de dire le droit afin de soulager les peines des détenus et des parents.

« C’est une situation inédite où des individus, des jeunes gens défient l’Etat et prennent en otage toute une population. La population a réagi à sa manière, avec des moyens qui touchent à l’essence même de la personne humaine. Nous l’avons tous décrié. La force publique a réagi avec les opérations ‘’ coups de poing ‘’et ‘’ zéro kuluna’’. Il nous revient, à nous magistrats, de donner la réponse à cette forme de dérive », a-t-il déclaré.

La première affaire inscrite au rôle des audiences a été l’affaire ministre public et ayants droit de Koumou Obambi Alain Roger contre 8 accusés poursuivis pour vol qualifié et meurtre. Cette première journée a été consacrée à l’enquête de personnalité des accusés. Cette session criminelle prendra fin le 09 janvier 2026.

Par Victor Tati.