Le Sénat a adopté le projet de loi de finances rectificative pour l’année 2025. Cette approbation intervient à deux mois de la clôture budgétaire. Elle marque une étape importante dans l’ajustement de la politique budgétaire de l’État en fin d’exercice.
Le texte vise à adapter les allocations financières aux nouvelles orientations gouvernementales tout en préservant les grands équilibres macroéconomiques. Le vote s’est déroulé, le 18 décembre 2025, au cours d’une séance plénière, dirigée par le président du sénat, Pierre Ngolo. Ce projet de loi des finances rectificative a été défendu devant les sénateurs par le ministre des finances, Christian Yoko.
Le budget de l’État rectifié pour l’exercice 2025 est structuré autour de 21 dotations et 148 programmes au profit des institutions et des ministères. Il conserve l’équilibre du budget initial, avec des recettes arrêtées à 2 550,694 milliards de francs CFA et des dépenses fixées à 2 198,694 milliards de francs CFA.
Il en résulte un solde budgétaire prévisionnel excédentaire de 352 milliards de francs CFA. Ce texte témoigne de la volonté du gouvernement de maintenir une gestion prudente et responsable des finances publiques.

Les sénateurs en plénière.
La rectification de la loi de finances initiale du 30 décembre 2024 se justifie principalement par la mise en place d’un nouveau gouvernement le 10 janvier 2025.
Cette réorganisation institutionnelle a entraîné l’ouverture de crédits à titre d’avance afin de réviser les allocations budgétaires des ministères réaménagés et de doter en ressources les ministères nouvellement créés. Le projet de loi de finances rectificative vient ainsi ratifier l’ensemble des modifications apportées au budget initial.
Ainsi, le texte poursuit, sur le fond, les mêmes objectifs que la loi de finances initiale. Il met l’accent sur l’amélioration de la mobilisation des recettes, la rationalisation des dépenses publiques, la réduction des vulnérabilités liées au portefeuille de la dette, ainsi que l’optimisation du plan de financement annuel et du calendrier d’émission des titres publics.
Toutefois, tenant compte des tendances observées au cours du premier semestre 2025, certaines priorités ont été redéfinies en matière de dépenses d’investissement.
Des crédits d’investissement non consommés ont ainsi été réorientés vers des travaux de voiries urbaines dans les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire. Cette réorientation réponde à des besoins pressants en matière d’infrastructures urbaines.
Le ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille public, Christian Yoka, qui a défendu le projet devant les sénateurs, a souligné que ce réajustement budgétaire intervient dans un contexte marqué à la fois par de fortes contraintes internationales et par des impératifs nationaux majeurs.
Il a insisté sur la nécessité de mieux cibler les ressources disponibles et de procéder à des allocations plus efficientes, en privilégiant uniquement les projets d’investissement public disposant d’études de faisabilité abouties.
Le ministre a enfin rappelé que la loi de finances rectificative pour l’année 2025 demeure pleinement alignée sur la mise en œuvre du Plan national de développement (PND) 2022-2026. Le texte confirme ainsi la cohérence de l’action gouvernementale avec les objectifs stratégiques de développement du pays.
Par Orland Alain.