La Rencontre pour la paix et les droits humains (RPDH) a organisé, le 29 décembre 2025, à Brazzaville, un atelier de plaidoyer et de réflexion sur les réformes juridiques en matière de gouvernance inclusive et redevable des ressources naturelles. La rencontre a réuni les représentants de l’administration publique, de la société civile, du secteur privé ainsi que des partenaires techniques et financiers.

Cet atelier s’inscrit dans un contexte marqué par de fortes pressions sur les ressources forestières, foncières et climatiques du Congo.

 Ce pays du bassin du Congo est confronté à des défis majeurs tels que l’exploitation forestière, les conflits d’usages, les illégalités persistantes et les impacts sur les droits de subsistance des communautés locales et des populations autochtones. A ce sujet, le coordinateur exécutif de la RPDH, Christian Mounzeo, a lancé un appel à dépasser les constats.

Selon le coordinateur, les participants devraient aller au-delà des constats et de la littérature existante pour identifier concrètement les réformes juridiques, administratives et techniques en cours, leur niveau d’avancement, mais aussi les obstacles qui freinent leur finalisation et leur mise en œuvre effective.

« La question n’est plus de multiplier les recommandations, mais de savoir où nous en sommes et comment lever les blocages pour obtenir des résultats concrets », a-t-il insisté.

Les participants à l’atelier de plaidoyer sur les reformes juridiques.

Christian Mounzeo a également attiré l’attention sur des problématiques urgentes, notamment les conflits homme-faune, en particulier le conflit homme-éléphant, qui affecte gravement les cultures, les moyens de subsistance et parfois même le droit à la vie des communautés riveraines. Il a aussi évoqué la faiblesse des mécanismes d’indemnisation, la superposition des titres forestiers, miniers et pétroliers, ainsi que les incohérences juridiques qui limitent l’application effective des lois pourtant ambitieuses.

Au cours de cet atelier, les participants plancheront sur plusieurs projets portés par la RPDH afin de renforcer l’inclusion et la redevabilité, notamment le projet RERIP (Renforcer la redevabilité et l’inclusion par une meilleure implication des communautés locales).

Cette initiative est soutenue par le CCFD-Terre Solidaire, ainsi que la deuxième phase du projet FGMC2, financé par le FCDO britannique avec l’appui technique de l’organisation FERM.

 Les travaux de cet atelier ont été ouverts par Jean Raphaël Côme Ngoma-Kaya, représentant le directeur général de l’économie forestière. A cette occasion, le représentant du ministère a réaffirmé l’engagement de l’État sur la nécessité de promouvoir une gouvernance inclusive, participative et transparente. Car, la gestion durable et responsable des ressources naturelles constitue un enjeu central pour le développement du pays.

  Il a, par ailleurs, salué l’initiative de la RPDH et indiqué que cet atelier offre une opportunité précieuse pour adapter le cadre légal aux réalités actuelles et renforcer la responsabilisation des acteurs publics et privés.  

 Les travaux de l’atelier visent ainsi à identifier les réformes existantes, évaluer leur état d’avancement, analyser les politiques en cours et formuler des propositions concrètes pour améliorer la gouvernance des ressources naturelles.

 L’ambition affichée par les organisateurs est de faire de ces échanges un levier réel de changement, afin que les réformes aboutissent à des impacts mesurables et durables au bénéfice des populations et de l’environnement.

Par Orland Alain.